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Le Ciré et une dizaine d'organisations alertent sur les dangers de la "loi Frontex"

Les députés fédéraux voteront jeudi en faveur ou contre le projet de loi Frontex, déjà approuvé par le Conseil des ministres fin mars. Ce texte, qui permettrait à du personnel de l'agence européenne Frontex d'effectuer des contrôles aux frontières belges et d'escorter des retours forcés d'étrangers, est vivement critiqué par le Ciré et de nombreuses autres organisations. Dans un communiqué, les signataires pointent le risque de déployer sur le territoire belge une telle agence, notamment "accusée d'actes illégaux et de traitements inhumains".

Porté par la ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden (CD&V), ce projet de loi donnerait l'occasion à des agents de l'agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes de procéder (sous l'autorité de la police belge fédérale) à des expulsions forcées et d'effectuer des contrôles frontaliers dans les aéroports, les ports, la gare du Midi ainsi que dans son terminal Eurostar.

"Au lendemain de l'adoption du Pacte européen sur la migration et l'asile, qui consacre le tri et la détention des demandeurs d'asile aux frontières européennes, ce projet de loi porté par le gouvernement nous alarme", ont déclaré de concert les signataires, dont font notamment partie la Ligue des droits humains, les syndicats de la FGTB et de la CSC, la plateforme BelRefugees, le CNCD-11.11.11 ou encore Amnesty International Belgique.

Frontex a été reconnue responsable de "pushbacks", à savoir des refoulements illégaux d'embarcations de migrants, rappelle le Ciré. "L'histoire de Frontex est en effet peu reluisante. Elle collabore avec les garde-côtes libyens - coupables de tortures, de viols ou encore de travail forcé - en facilitant l'interception de barques de migrants".

"Les parlementaires ne peuvent ignorer ces faits documentés. C'est donc en connaissance de cause qu'ils voteront pour ou contre un texte permettant le déploiement sur le territoire belge d'une agence accusée d'actes illégaux et de traitements inhumains", ont conclu les organisations.

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