Un gros revirement, une histoire de citrons et une retraite très courte: voici notre carnet de campagne N°10

Carnet de campagne épisode 10, et il commence par une bombe politique. Imaginez: c'est la fin des vacances, petit café, lecture de la presse, une matinée très agréable… et là arrive l’interview de Paul Magnette. Le président socialiste ne veut plus voter la loi anti-casseurs. Séisme au gouvernement fédéral. Quelques extraits des réactions dans l'émission C'est pas tous les jours dimanche sur RTL TVI:

• Pierre-Yves Dermagne, vice-Premier ministre (PS): "On peut aussi en politique reconnaître que l'on s'est trompé. On n'a pas trouvé le dispositif jusqu'à présent qui permet de cibler spécifiquement et particulièrement ces casseurs sans que ça ne limite de manière disproportionnée le droit de manifester".
• David Clarinval, vice-Premier ministre (MR): "Pour la deuxième fois, le Parti socialiste remet en cause des accords qui ont été convenus entre nous et qui ont été décidés par le gouvernement, et qui consiste à prendre des mesures contre les casseurs".
• Georges Gilkinet, vice-Premier ministre (Ecolo): "C'est une question de droits fondamentaux, de défense des libertés. Moi, dans ce gouvernement, je suis un défenseur des libertés fondamentales, dont celle de manifester. Ici, c'est un pont trop loin. Nous ne voterons pas cette disposition".

Pour l’ambiance au sein de l’équipe de Croo, ce n’est pas terrible. Et l’interview de Paul Magnette va même encore un plus loin: "On savait que le budget serait le dernier acte de ce gouvernement, on ne va pas faire semblant qu’on l’ignorait. La présidence belge (du Conseil de l'Union européenne) commence en janvier et cela ne laisse pas beaucoup d’espace pour faire des grandes choses, sachant qu’on sera clairement en campagne".

Une histoire de citrons

Autre dossier de la semaine : la position belge dans le conflit israélo-palestinien. Il est question de cessez-le-feu humanitaire. Mais certains partis voudraient allez plus loin, par exemple en boycottant ce petit citron.

Mercredi, c'est le conseil ministériel restreint. Il est notamment animé par une discussion autour des produits issus des territoires palestiniens occupés par Israël.

Réactions des membres du conseil restreint: 

• Georges Gilkinet, vice-Premier ministre (Ecolo): "C'est pas seulement un symbole, c'est dire qu'il y a une réaction démesurée par rapport à des actes inacceptables, évidemment, et qu'il faut protéger les civils, qu'on ne peut pas accepter un tel massacre". Notre journaliste relance en demandant si cela devrait se faire en achetant plus de citrons israéliens. "Par exemple", rétorque Georges Gilkinet.
• Pierre-Yves Dermagne, vice-Premier ministre (PS): "Donc la volonté, c'est de pouvoir avancer sur ce point-là".
• David Clarinval, vice-Premier ministre (MR): "Je ne pense pas que ce soit dans des moments émotionnels qu'on prend ce genre de décision importante". Notre journaliste demande s'il ne faut donc pas de boycott. "En ce qui nous concerne, non, certainement pas".

Depuis, le MR a déjà critiqué la présence de socialistes et d'écologistes à la manifestation pour la Palestine samedi à Bruxelles. 

17 jours: une retraite politique très courte

Poursuivons avec un fait politique majeur au nord du pays. Gwendolyn Rutten, ténor de l’Open VLD (libéraux flamands) quitte la politique belge. Tout s’est passé pendant les vacances. Gwendolyn Rutten s'est retirée, dégoûtée par le choix fait par son parti d'un nouveau ministre de la Justice. 

Après 17 jours, Gwendolyn Rutten revient en politique. Mardi dernier, elle est devenue ministre au gouvernement flamand, en charge des Affaires intérieures. "Peut-être que j'ai réagi trop fortement. C’est possible. Je ne suis qu'un humain", se défend-elle. Bref, c’est sans doute la retraite politique la plus courte de l’histoire de notre pays. 

C'est sur cette information que se termine notre carnet de campagne. N’oubliez pas, on vote dans 210 jours.