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Au moins 25.000 personnes marchent pour le climat à Bruxelles: "Ce qu'on veut, c'est de l'action concrète"

Selon la police, 25.000 personnes étaient présentes dans les rues de Bruxelles ce dimanche après-midi pour la Marche pour le climat. Pour les organisateurs de la Coalition Climat, le chiffre est de 30.000 personnes. Le cortège s'est élancé de la gare du Nord vers 14h00, pour remonter ensuite le boulevard du Jardin Botanique et l'avenue des Arts jusqu'à la rue de la Loi.

Ce qu'on veut, c'est de l'action concrète sur nos logements, les pistes cyclables, nos transports et sur l'appui au monde agricole

Entre 25.000 et 30.000, c'est moins que les 50.000 personnes de l'année dernière. Les organisateurs sont-ils déçus? "Certainement pas. 30.000 personnes qui se réunissent pour le climat, c'est surtout 30.000 de plus avec les années qui ont précédé. Le mouvement climat s'ancre dans la durée. Il arrive avec des alliances, des réseaux de lutte contre la pauvreté et le monde agricole. On est ensemble et on est là pour dire qu'il faut agir plus vite sur la justice climatique", nous a répondu Nicolas Van Nuffel, président de la Coalition climat, interrogé en direct dans le RTL INFO 19H.

Dans le cortège, il y avait aussi des membres de partis politiques. Est-ce que les orgnisateurs de la Coalition climat ont l'impression qu'il y a une vraie volonté chez les politiques de dépasser les slogans et de prendre des actions? "Je pense que dans tous les partis politiques il y a des gens qui sont vraiment convaincus et qui essaient de faire le travail. Nous sommes là pour les appuyer, mais aussi pour leur rappeler que le discours, c'est bien, mais l'action, c'est le plus important. Les mobilisations, ça marche. Si on ne s'était pas mobilisé en 2018 et 2019, on n'aurait pas eu les engagements qu'on a vu ces dernières années. Mais les engagements doivent être concrétisés. Venir nous rejoindre dans la marche, c'est évidemment très sympa, mais ce qu'on veut, c'est de l'action concrète sur nos logements, les pistes cyclables, nos transports et sur l'appui au monde agricole", a réagi Nicolas Van Nuffel.

Des manifestants venus de différents secteurs

La marche a réuni de nombreux particuliers, mais aussi des représentants de 96 associations citoyennes, rassemblées sous le nom de la Coalition Climat. Ils réclament des mesures politiques fortes et immédiates pour lutter contre le réchauffement climatique. La marche s'est déroulée dans le calme, au son de la musique (tam-tams, chorales, etc.) et sous le slogan "on est plus chaud que le climat", scandé par la foule.

La Coalition Climat a voulu, pour cette édition de la Marche Climat, mettre l'accent plus spécifiquement sur une nécessaire solidarité avec les pays du Sud, sur la transition énergétique et sur la mise en place de systèmes alimentaires durables. C'est d'ailleurs l'activiste kényane Elizabeth Wathuti et une délégation brésilienne qui se trouvaient en tête de cortège, en tant que représentantes des pays du sud, les plus touchés par la crise climatique. "Les factures d'énergie impayables qui nous impactent toutes et tous, la pauvreté dans laquelle sont plongées même des familles de travailleurs, la crise agricole, les terres brûlées et les récoltes décimées... Ce sont autant de conséquences des crises liées à un monde dépendant du pétrole et du gaz. Nous ne pouvons plus faire comme si de rien n'était. Nous ne pouvons pas non plus faire comme s'il était trop tard. Il est encore temps d'agir. Maintenant!", a déclaré Nicolas Van Nuffel, président de la Coalition Climat.

"Après des mois d'été marqués par les feux de forêt et par les inondations sans précédent au Pakistan, nous n'avons plus le luxe d'attendre. Le dérèglement climatique est partout et tous les jours (...). Et pourtant, nous restons dépendants des énergies fossiles", s'alarme la Coalition Climat, qui réunit notamment le CNCD-11.11.11, Greenpeace, le WWF, la Mutualité Chrétienne ou encore la FGTB. "Cette dépendance et le contexte international nous le font payer cash avec des factures d'énergie totalement impayables", ajoute-t-elle.

La marche s'est achevée au Parc du Cinquantenaire. Diverses prises de parole ont alors eu lieu, entrecoupées de petits concerts et de festivités diverses, avant que la foule ne se disloque. "Ce succès de la Marche Climat, années après années, prouve à quel point le dérèglement climatique préoccupe les Belges", a communiqué la Coalition Climat à l'issue de la manifestation. "Le monde politique ne peut rester sourd à cet appel. La Coalition Climat exige des mesures ambitieuses et solidaires, maintenant! Elle a demandé à rencontrer le Premier Ministre dans les plus brefs délais. Nous sommes tous les jours touchés par le dérèglement climatique. Nous devons agir".

Les agriculteurs également présents

En parallèle à la crise énergétique, la Coalition Climat entend attirer l'attention sur les menaces qui pèsent sur le système alimentaire mondial, en première ligne des épisodes de sécheresse, d'inondation et du déclin de la biodiversité. "Les agricultrices et les agriculteurs sont les autres victimes de la crise", pointe-t-elle. Plusieurs organisations paysannes prendront la tête du cortège, aux côtés notamment des tracteurs de la FUGEA (la Fédération Unie de Groupements d'Éleveurs et d'Agriculteurs) et du Boerenforum. Ensemble, ils mettront l'accent sur "l'urgence de soutenir la transition agroécologique et solidaire des systèmes alimentaires, que ce soit via les politiques publiques, le soutien financier ou encore la recherche", indiquent-ils.

Parmi d'autres revendications, la Coalition Climat demande également aux autorités d'accélérer la vitesse de rénovation des logements, en priorité pour les familles précarisées, de diminuer les émissions de CO2, en particulier celles des voitures avec de meilleurs transports publics, et de taxer les surprofits exceptionnels du secteur énergétique. A deux semaines de la conférence annuelle des Nations unies sur le climat, COP27, qui réunira les dirigeants mondiaux à Charm el-Cheikh, en Egypte, la Coalition Climat estime qu'il "est toujours possible de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C (par rapport à l'ère préindustrielle, NDLR). Chaque dixième de degré compte. Cela passe par des actions politiques concrètes, fortes dès maintenant", affirme-t-elle.

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