Partager:
Ce vendredi, l’invité de 7h50 était Marien Jomier, le patron des trottinettes Dott pour l’Europe du Nord. Il a répondu aux questions de Thomas de Bergeyck, notamment au sujet du marché public à Bruxelles et la polémique sur les trottinettes abandonnées sur les trottoirs.
Nous sommes à un momentum important pour votre société. Bruxelles doit donner en principe dans les jours qui viennent son choix des deux opérateurs de trottinettes qui pourront agir sur le territoire de la capitale à partir de janvier. On va quand même passer de 20.000 unités à 8.000 sur deux opérateurs. Cela vous angoisse ou pas ?
"Non, c’est nécessaire. C’est indispensable pour la mobilité à Bruxelles dé réduire le nombre de trottinettes et le nombre d’opérateurs ? Aujourd’hui, ce n’est plus tenable à la fois pour les opérateurs, les citoyens et pour la ville. Donc c’était nécessaire. En revanche, cela m’angoisse puisque c’est une sélection. Aujourd’hui, il y a neuf opérateurs et demain il n’y en a plus que deux. Pour mes équipes et pour moi, cela m’angoisse dans l’hypothèse où on ne serait pas retenus, ce serait extrêmement problématique."
Dans le décor, évidemment, cela va remettre de l’ordre. Dott, c’est 40.000 trottinettes, 10.000 vélos électriques, 600 collaborateurs dans plusieurs grandes villes jusqu’en Israël. Vous pourriez vous adapter en cas de choix défavorable sans licencier du personnel ?
"Aujourd’hui, à Bruxelles, on a 60 personnes en CDI et entre 15 et 20 personnes en intérim qui bossent chez nous. Les premiers CDI ont été signés dès 2019, donc ce n’est pas du tout quelque chose d’opportuniste dans nos valeurs. Comment on pourra s’orgabiser pour ces 60 personens ? C’est très difficile. Aujourd’hui, on travaille dans d’autres villes en Belgique, à Gand, à Charleroi, à Alost, à Liège. Mais on ne pourra pas absorber 60 personnes sur ces villes-là, donc il faudra trouver des solutions et cela va être très compliqué."
On sait que ce qui crispe aussi quand on parle de tout ça, c’est qu’on a tous trébuché un jour ou l’autre sur un appareil couché sur le trottoir. Soyons clairs. Elle est où la solution ? Les places attribuées à des lieux précis ou simplement moins de trottinettes comme on le disait ?
"C’est un tout. La première étape, ce sont des trottinettes dans un lieu précis de stationnement, c’est ce qui est en train d’être fait. Le Pentagone vient de le faire. C’est mis en place par les opérateurs."
Il faut beaucoup de lieux, sinon cela n’a pas beaucoup d’intérêt d’avoir une trottinette.
"Oui mais aujourd’hui il y a beaucoup de lieux et c’est ce qui est en train d’être fait et demandé. Il y a une recommandation, c’est entre 20 et 40 lieux par km2, donc c’est une grosse densité. C’est ça qui va permettre de satisfaire. La deuxième étape, c’est la réduction du nombre de véhicules parce que si vous avez 20.000 véhicules sur 1.000 points de stationnement, vous avez trop de véhicules par point de stationnement. Et le troisième point, c’est l’éducation des utilisateurs et on travaille déjà et on va continuer de travailler avec Vias, les communes et nos utilisateurs. Et ensuite il y aura un peu de civisme à mettre en place et ça ce sera un peu plus long malheureusement."