"Certains cultivent ce dégoût": des jeunes politiques expliquent ce qu'ils comptent faire pour redonner confiance aux Belges

Les jeunes qui s'engagent en politique sont-ils conscients que 7 Belges sur 10 sont méfiants envers les politiques ? Que comptent-ils faire pour inverser la tendance et regagner la confiance du citoyen ? 

C’est au cœur de la démocratie que nous les avons réunis, au Parlement. Quatre jeunes, quatre présidents, non pas de partis politiques, mais de leurs versions jeunes.

Les jeunes MR, socialistes, engagés et écologistes. Quel est leur avis, leur position et leur solution face à cette méfiance voire ce dégoût de la politique ? 

"Les jeunes militent de plus en plus dans des associations. Pour moi, c’est aussi aux partis politiques de travailler davantage avec ces associations de terrain pour mener des politiques qui ressemblent vraiment à nos citoyens", estime Anaïs Geudens, présidente des jeunes socialistes. 

"Il manque de la proximité entre le politique et le citoyen. Il faut forcer le politique à sortir de sa zone de confort et venir sur le terrain", déclare de son côté Ali Niaz, co-président d’Ecolo jeunes.

"Aujourd’hui, le problème est qu’il y a une vraie responsabilité des politiques en ce que certains cultivent. Cette méfiance, ce dégoût, en divisant les gens plutôt qu’en les rassemblant", indique Ismaël Nuino, le président de génération engagée.

"On aurait pu se rendre compte de cette défiance généralisée en regardant les scores des partis de l’extrême, qui sont plutôt des résultats antisystèmes", ajoute Kevin Karena, le président des jeunes MR Bruxelles.

Reste cette question : pourquoi ces jeunes se sont-ils lancés en politique dans un tel climat ?

Rencontre avec Anaïs Geudens. A 27 ans, elle est la présidente des jeunes socialistes et elle travaille à la Fédération Wallonie-Bruxelles.

"Ce qui m’a vraiment marqué et ce qui m’a fait sauter le pas de rejoindre un mouvement de jeunesse politique, c’est la crise migratoire en Syrie en 2015. C’est à ce moment-là que je suis allée en aide et que j’ai participé en tant que bénévole. Je me suis rendu compte que notre action était importante, mais que les moyens associatifs étaient très limités. J’ai eu envie de rejoindre un mouvement qui pouvait réfléchir à des idées plus structurelles."

Ali Niaz vient aussi de l’associatif. Educateur spécialisé de 24 ans, il est l’un des deux co-présidents d’écologie. 

"On doit pouvoir se voir à travers les politiques. Personnellement, je ne me vois pas à travers un politique qui a entre 50 et 60 ans. Je ne vais pas le discriminer par rapport à son âge. Il a certainement beaucoup d’expérience, mais les jeunes sont l’avenir de cette société."

Ismaël Nuino est le plus jeune. Il a 22 ans, il est étudiant en droit et il est le président de génération engagée. 

"Je me suis engagé en politique quand j’ai terminé mes études secondaires. C’est l’année où ils ont mis en place l’examen d’entrée en médecine. Je l’ai raté à cause de la partie empathie. Je trouvais que c’était aberrant de ne pas pouvoir rentrer en médecine juste à cause de la partie empathie. J’ai commencé à m’intéresser à qui avait mis ça en place. Je me suis rendu compte que la politique avait un impact important sur la vie des gens. Je me suis promis que je ferais tout pour mettre fin à cette limitation complètement aberrante du nombre de médecins."

Kevin Karena a 24 ans. Il est lui aussi étudiant en droit, mais son engagement est plutôt à droite. Président des jeunes MR bruxellois. 

"Je me plains beaucoup et il s’avère qu’avant que je m’engage en politique, mes amis me disaient ‘Tu te plains mais est-ce que tu penses que tu pourrais faire mieux ?’. J’ai répondu chiche et depuis je ne le regrette pas du tout. Je me plains toujours, mais j’agis aussi."