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Chaleur, Incendies, inondations: ce qui se cache derrière cet été des extrêmes

Grèce, Espagne, France, Hawaï,… Les images de catastrophes naturelles rythment notre été depuis près de deux mois. Des températures qui dépassent les 50 degrés, des incendies inédits, des inondations et des glissements de terrain, sont des signes tangibles du réchauffement climatique. Retour sur l’été des extrêmes.

Une vague de chaleur, une de plus, envahit le sud de la France. Avec 40 degrés, voir plus… Les organismes sont mis à rude épreuve.

En cette fin de mois d’août, Pascal Mormal, climatologue à l’Institut royal météorologique, voit le sud de l’Europe en rouge. Une situation anormale : "On assiste à une séquence qu'on peut qualifier d'exceptionnelle et qui amène des températures tout à fait record sur une grande partie du sud de la France. Ce sont des températures record pour le mois d'août, mais pour l'été de manière générale. Cela montre l'intensité de ce phénomène actuel de dôme de chaleur", explique-t-il.

Un dôme de chaleur se caractérise par de l’air chaud qui forme une cloche faisant barrage aux nuages et aux perturbations.

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Le cap symbolique des 50 degrés régulièrement dépassé

Un phénomène qui prend tout son sens aux Etats-Unis dans la vallée de la Mort en ce début juillet. Les 50 degrés y sont régulièrement dépassés.

Plus de 20 pays ont déjà passé le cap symbolique des 50 degrés. À Agadir, au sud du Maroc le thermomètre affiche 50,4 degrés. C'est un record.

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Le mois de juillet est le plus chaud jamais enregistré sur la planète : "Cet été 2023 risque de se situer également à une place très élevée dans la liste des étés les plus chauds en Europe", ajoute Pascal Mormal.

Des catastrophes à travers le monde

Le bassin méditerranéen affronte dès le début de l’été de violents incendies. En Grèce, à la périphérie d’Athènes ainsi que sur les îles de Rhodes, d’Eubée et de Corfou, les foyers se multiplient. Les habitants fuient leur maison pour échapper au pire. "Je ne dors pas depuis 2 nuits car je savais que le feu arriverait chez moi. J’ai fini par dormir dehors hier soir avant de fuir ce matin", témoigne une rescapée des incendies.

Plus de 50.000 hectares partent en fumée. Il s'agit du pire mois de juillet en plus de dix ans, dans un pays qui vit désormais chaque année avec la saison des incendies.

De l’autre côté de l’Atlantique, au Canada, le ciel vire au rouge en pleine journée. Ce 13 aout, à Fort Smith, les habitants ne reconnaissent plus leur ville.

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Le risque, c'est de s'engager dans un cercle vicieux

Les mégafeux continuent de se propager. Près de 1000 incendies sur une surface de 12 millions d’hectares soit plus de 4 fois la superficie de la Belgique. "Si les incendies au Canada étaient un pays, on estime que ce serait le cinquième plus gros émetteur de gaz à effet de serre dans le monde", expose François Gemenne, directeur de l’observatoire de l’environnement à l’université de Liège et membre du GIEC.

"Le risque, c'est de s'engager dans un cercle vicieux, dans une spirale négative où le changement climatique va créer les conditions pour que le ces incendies se déclenchent et se propagent plus facilement. Ils vont également contribuer au changement climatique", ajoute François Gemenne.

Des contrastes brutaux

Un changement climatique qui se traduit par des contrastes brutaux. La Chine d’abord : un typhon devenu tempête balaye début août le pays notamment près de Pékin. Ce sont des pluies d’une rare intensité, du jamais vu en 140 ans.

Au même en moment en Europe, les inondations et les glissements de terrain touchent la Slovénie. C'est la pire catastrophe naturelle en 30 ans. 

Plus au nord, la Suède et la Norvège vivent une tempête inédite. "Hans", provoque des inondations exceptionnelles.

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"On s'est longtemps cru immunisés par rapport aux impacts du changement climatique. Il y a un vrai problème d'impréparation, non seulement par rapport aux incendies, mais aussi aux vagues de chaleur ou aux inondations", admet François Gemenne. "Nous devons aussi avoir l'humilité de reconnaître que nous aurions parfois certaines leçons à prendre dans les pays du sud qui ont pris conscience beaucoup plus tôt que nous de leur propre vulnérabilité", estime-t-il.

Les experts s’accordent sur l’accélération du rythme de ces catastrophes naturelles. Personne n’est insensible à l’image d’Hawaï, qui a connu l'incendie le plus meurtrier des Etats-Unis depuis un siècle. La catastrophe a fait 100 morts et un président de la première puissance mondiale impuissant.

Cet été montre plus que jamais que nos sociétés doivent s’adapter pour affronter l’avenir.

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