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"On commence à avoir la corde au cou": les agriculteurs poursuivent leurs actions en Wallonie ce samedi

Les agriculteurs belges restent mobilisés ce samedi. Les actions d'hier n'étaient qu'un premier coup de semonce, elles se poursuivent aujourd'hui. Et la Fédération des Jeunes Agriculteurs (FJA) annonce d'ores et déjà plusieurs blocages pour dimanche.

Les agriculteurs belges repassent à l'offensive ce samedi. De nouvelles actions ont lieu en Wallonie, des barrages filtrants sont installés à plusieurs endroits, notamment au rond point de Wierde, sur la nationale 80 à Bouge, du côté de Villers-le-Bouillet, à Libramont, Soignies, Tournai ou encore Corbais, dans le Brabant wallon. Les agriculteurs seront aussi présents ce samedi soir à Mons en Lumière, selon nos confrères de Sudinfo.

A Villers-le-Bouillet, les tracteurs bloquent les routes et certains automobilistes sont contraints de faire demi-tour. Les agriculteurs distribuent des tracts et des oignons pour sensibiliser la population. "Les plus anciens d'entre nous se rendent compte que le métier a vraiment changé et qu'on passe aujourd'hui 2h par jour à notre bureau alors qu'on a d'autres choses à faire", regrette Henry Lhoest, agriculteur. "Je pense que le monde politique ne s'est pas rendu compte que chaque fois, il ajoutait une couche supplémentaire à la lasagne administrative qu'il nous impose. Et à un moment, trop c'est trop", poursuit-il.

Le secteur agricole dénonce des revenus insuffisants, des législations trop complexes et une surcharge administrative. Les agriculteurs, en colère, demandent une réaction rapide du monde politique. "On commence à avoir la corde au cou. A un moment donné, il faut que les politiques se réveillent et qu'ils comprennent et remettent que la base de la société, c'est l'agriculteur", souligne Aline Depas, agricultrice.

Les actions devraient durer jusqu'à 18h ce samedi, mais d'autres mobilisations auront lieu dans les prochains jours.

Des actions prévues dimanche

La Fédération des jeunes agriculteurs (FJA) mènera des actions, sous la forme de barrages, ce dimanche, à partir de 14h, sur les autoroutes E42 et E411 à hauteur de Daussoulx (province de Namur) et après 20h sur la E19 à Hal (Brabant flamand), a-t-elle annoncé, appelant à une "mobilisation générale" de ses membres. Selon la FJA, qui invite "tous les agriculteurs mais aussi ceux qui travaillent avec eux" à rejoindre le mouvement, il pourrait s'agir de barrages bloquants dans les deux sens des portions d'autoroutes concernées.

La FJA dit attendre plusieurs centaines de tracteurs tant à Daussoulx qu'à Hal.  

Les actions des jeunes agriculteurs wallons s'inscrivent dans le mouvement de grogne qui a éclaté depuis quelques jours dans plusieurs pays européens, dont la France et l'Allemagne, et qui fait tache d'huile en Wallonie. Les agriculteurs réclament un revenu décent qui passe par des prix rémunérateurs pour leur production. Ils dénoncent certaines mesures environnementales et la surcharge administrative ainsi que les risques que font peser sur eux la conclusion d'accords de libre-échange comme le traité en cours de négociation entre l'UE et le bloc de pays sud-américains appartenant au Mercosur.  

Les jeunes agriculteurs mettent aussi l'accent sur des problématiques qui les concernent au premier plan, comme l'accès au foncier et la transmission des exploitations agricoles. "L'âge moyen du chef d'exploitation est de 55 ans, seul un exploitant de 50 ans et plus sur cinq déclare avoir un successeur, et 40% savent déjà qu'ils n'en auront pas", rappelle la FJA.   Pour dénoncer un système "qui marche sur la tête", des jeunes agriculteurs wallons ont retourné ces dernières heures des panneaux de signalisation à l'entrée et à la sortie de localités aux quatre coins de la Wallonie.  

La FJA prévoit encore de mener d'autres actions dans le courant de la semaine prochaine.

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Commentaires

1 commentaire

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  • No, ils ne sont pas la base de la société. Ils en sont une toute petite partie. Et ils sont dépendants de leurs outils et produits, fabriqués par d'autres, produits par d'autres. Ils ont besoin d'électricité, de carburant, d'eau, etc. S'ils pensent qu'ils valent plus qu'un infirmier ou un ingénieur, ils se fourent le doigt dans l'oeil.

    Thierry Frayer
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