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La Belgique et le Luxembourg ont inauguré lundi à l'aéroport militaire de Melsbroek le centre binational d'entraînement destiné aux équipages des deux pays volant sur l'avion de transport Airbus A400M au sein d'une flotte de sept appareils, mais qui en comptera huit d'ici la fin de l'année.
La ministre de la Défense, Ludivine Dedonder, et un responsable du ministère luxembourgeois de la Défense, Tom Köller, ont symboliquement coupé un ruban tricolore au pied d'un simulateur de vol - une énorme boule montée sur vérins - qui permet d'entraîner les pilotes, mais aussi les "loadmasters" (responsables de soute) d'A400M et, c'est une première, également le personnel de maintenance au sol.
C'est un simulateur de vol ("Full Flight Simulator", FFS) de deuxième génération, le plus sophistiqué au monde, et plus récent que ceux utilisés par d'autres pays européens, a expliqué à la presse le major Jonas "Josse" Van Hellemont, qui commande l'unité de conversion opérationnelle A400M et dirige également ce nouveau BELUX National A400M Training Centre (BNTC). Les images de différents environnements projetés devant la réplique du poste de pilotage couvrent un champ de vision horizontal de 225 degrés et vertical de 55 degrés. "Ce simulateur est ce qui se rapproche le plus de la réalité", a indiqué le major Van Hellemont.
"Tant en termes d'images qu'en termes de mouvement, nous pouvons simuler des situations jusque dans les moindres détails. La valeur ajoutée absolue pour moi est la sécurité: on ne peut pas simuler une panne de moteur ou un incendie à bord d'un vrai avion. Ici c'est possible. Et si l'exercice tourne mal, vous revenez en arrière de trois minutes et vous recommencez", a ajouté l'officier, un ancien pilote de C-130H Hercules.
Il a souligné les économies réalisées en se dotant d'un tel simulateur, plutôt que d'envoyer les équipages en formation à l'étranger, en Espagne. Le simulateur doit être utilisé pour former et maintenir les qualifications des copilotes et des commandants de bord belges et luxembourgeois à raison de 1.900 heures par an. Mais il sert également à raison de 10% à l'entraînement des loadmasters, qui veillent notamment aux passagers et au fret transportés en soute. Le personnel de maintenance au sol y fait aussi appel à raison de 5% du temps, selon le major Van Hellemont.
Une "réalisation remarquable"
L'ensemble de l'installation, d'un coût de 93 millions d'euros, a été réalisé en deux ans, après le feu vert donné par le précédent gouvernement, en décembre 2018. Le simulateur, livré par Airbus Military, la filiale militaire du groupe européen mais fabriqué par l'entreprise française Thales, fonctionne depuis le début de l'année et a déjà accueilli des équipages de la Royal Air Force (RAF) britannique pendant une période d'indisponibilité de celui installé à Brize Norton.
C'est une "réalisation remarquable", a pour sa part souligné le colonel Bruno Beeckmans, qui commande le 15ème wing de transport de la composante Air de l'armée, dont la 20ème escadrille s'est muée en unité binationale, la 'Belgium-Luxembourg Binational Air Transport Unit A400M' (BNU A400M) lors de l'entrée en service de cet appareil.
Mme Dedonder (PS) a, avant de s'installer aux commandes du simulateur, insisté sur "l'exemplarité du programme A400M" - le premier mené à cette échelle en Europe - et de la coopération militaire multiforme qui existe avec le Grand-Duché en matière de défense.
L'unité binationale BNU est "un exemple de développement capacitaire", une "illustration parfaite de l'Europe de la Défense en action", a-t-elle ajouté. La ministre a rappelé que les A400M, qui ont définitivement remplacé les vénérables C-130 en décembre 2021, ont déjà été employés pour le déploiement de troupes belges en Roumanie, en mars 2022 à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, et pour fournir une aide humanitaire à la Turquie après le tremblement de meurtrier de février dernier.
