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La moitié des nouvelles recrues de l'armée abandonnent rapidement: comment expliquer ce phénomène?

44% des jeunes recrues qui s’engagent à l’armée abandonnent avant la fin de leur formation. Le phénomène s’est renforcé ces trois dernières années. Comment l’expliquer ?

Opération recrutement à la Défense: elle compte recruter 2.500 militaires actifs en 2024, dont 300 officiers, 950 sous-officiers et 1250 soldats et matelots. L'armée ouvre également 1.050 postes de militaires de réserve pour diverses fonctions et prévoit 460 postes pour les membres du personnel civil.

Il faut dire que la Défense fait face à un phénomène qui se renforce ces trois dernières années : l'abandon des jeunes recrues.

C'est le cas de Gauvin, qui a rendu son uniforme au bout de deux mois : "La promesse qui est faite n'est pas du tout en adéquation avec ce qu'on rencontre à l'École Royale Militaire. J'avais eu l'occasion d'échanger avec d'autres élèves et ils m'avaient vendu ça comme un campus universitaire comme les autres", nous confie-t-il.

Des jeunes se lancent dans l'aventure sans se renseigner

44% des jeunes recrues quittent l’armée avant la fin de leurs formations. Pour Joël Lebrun, directeur adjoint du centre d'information de la Défense, à Mons, les jeunes ne s'informent pas assez : "Il y a des jeunes qui se lancent dans l'aventure sans se renseigner. C'est peut-être une explication".

Mais pour Philippe Sion, délégué du syndicat militaire CGPM, cette situation est due à des difficultés d'adaptation à la hiérarchie militaire et de son règlement : "C'est un métier où on vous apprend à gérer l'émotion par rapport à une situation conflictuelle. On doit les mettre et le former dans ce genre de conditions", justifie le syndicaliste.

Cette autorité pose parfois problème. Une plainte vient d'être déposée, elle dénonce le traitement des nouveaux arrivants. Parmi les 180 candidats dont faisait partie Gauvin, il n'en reste qu'une quarantaine dans les rangs.

La Défense, c'est un ascenseur social et ça doit le rester

La ministre de la Défense, Ludivine Dedonder (PS) n'est pas inquiète par ce phénomène : "On a beaucoup de postulants, mais c'est un challenge de pouvoir les garder. Ça ne m'inquiète pas d'une manière générale. L'armée est là pour pouvoir former et donner une expérience professionnelle. C'est clair qu'on a envie que ces jeunes fassent carrière, mais s'ils font quelques années chez nous et qu'ils trouvent ensuite leur bonheur par ailleurs, on aura contribué à ça aussi. La Défense, c'est un ascenseur social et ça doit le rester", relativise la ministre.

En 2023, 7.319 jeunes ont postulé une fonction à la Défense, soit 13,4% de plus qu'en 2022. 2.700 ont été recrutés cette année.
 

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Commentaires

4 commentaires

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  • ils n'ont plus rien dans le sac !! des give up papa maman !!

    paul leboulanger
     Répondre
  • Bonjour, parfaitement Mr Lebon. Tout est dit dans votre récit : respect, devoir, réalité des choses, savoir se dépasser dans l'effort, esprit d'équipe. Bonne journée

  • pour rajouter il n’y a plus de oui chef, quand tu leur donne un ordre ils veulent savoir pourquoi si on est de ceux là il faut passer son chemin

  • Service militaire obligatoire pour tous, hommes et femmes, pour apprendre le respect de l'autorité et de la parole donnée, le sens du devoir et de l'effort, la solidarité et l'esprit d'équipe et autant de valeurs qui sont bafouées et tournées en dérision par certains, issus des dernières générations, qui ne font plus le moindre effort, se contentent du chômage ou de l'argent facile et ne respectent plus rien ni personne.

    Philippe Lebon
     Répondre