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Le Sénat a approuvé vendredi une proposition de résolution qui demande au gouvernement fédéral d'abaisser l'âge de l'obligation scolaire de 5 ans à 3 ans. Seuls le VB et le CD&V ont voté contre, tandis que les écologistes se sont abstenus.
Aux yeux du MR, auteur du texte, cette mesure traduit les résultats d'une littérature scientifique unanime en faveur d'une fréquentation précoce de l'école. Le sénateur Philippe Dodrimont l'a rappelé vendredi. "En abaissant l'âge à trois ans, on offre à l'enfant un accès précoce à des environnements éducatifs structurés et de qualité. Les études le démontrent: les enfants ont une plus grande facilité pour la lecture, l'écriture, la compréhension des mathématiques", a-t-il expliqué tandis que le président de son parti, Georges-Louis Bouchez, co-signataire du texte, vantait une "politique sociale" essentielle dans la lutte contre l'échec scolaire.
En Belgique, le taux de scolarisation dès 3 ans est important. En Fédération Wallonie-Bruxelles, il avoisine les 93%. La résolution a recueilli un large soutien du côté francophone. Aux yeux du PS, elle s'inscrit dans le sillage du pacte pour un enseignement d'excellence mis en œuvre en Fédération Wallonie-Bruxelles.
"Il faudra travailler en parallèle sur les conditions de réussite de cette mesure, notamment la garantie pour chaque enfant d'avoir une place dans une école près de chez lui", a fait remarquer Fatima Hallaouch. Aux yeux des Engagés, c'est d'un "discours de la méthode" que manque la résolution. "Dès demain, dans les Communautés, il faudra interpeller les responsables pour préparer la mise en œuvre", a souligné André Antoine qui a réclamé la tenue d'une conférence interministérielle de l'enfance. Selon lui, si elle est mise en œuvre, l'obligation scolaire dès 3 ans concernerait 5.000 enfants du côté francophone.
Quels soutiens?
Seul Ecolo-Groen s'est abstenu. Les Verts francophones et néerlandophones soutiennent l'objectif d'une fréquentation précoce de l'école mais redoutent les sanctions qui assortissent le respect de cette obligation et préfèrent que des mesures d'accompagnement soient développées. Des auditions ont entouré l'adoption du texte. Ecolo-Groen estime toutefois qu'une étude approfondie doit être menée sur l'opportunité de cette mesure.
Du côté flamand, le soutien était moins net. Le CD&V a voté contre, jugeant qu'il s'agissait là d'un exemple de "la fausse bonne idée" (en français dans le texte). En Flandre, le taux de fréquentation scolaire atteint 99%, ont rappelé les chrétiens-démocrates. Selon eux, c'est dans la qualité de l'enseignement maternel qu'il faut investir.