Accueil Actu Belgique Société

Les agriculteurs sont partis à l'aube pour rejoindre Bruxelles à 30km/h: "Ce sont tous les enfants qui viennent manifester"

Les agriculteurs sont partis très tôt ce lundi matin des quatre coins du pays. Sur les autoroutes qui rejoignent la capitale, ils ont formé de longues colonnes de tracteurs. Un périple à 30 km par heure.  

La météo n’est pas avec eux, mais quand il y a du boulot à la ferme, cela ne les a jamais empêchés de sortir. "Malgré la pluie, on se rejoint tous ici à Ghislenghien vers 6h pour être à Bruxelles, au rond-point Schuman vers 8h30", explique Philippe Duvivier, président des groupements d’éleveurs et d’agriculteurs (Fugea). 

Ils se disent frustrés, surtout par le manque de réactions au niveau européen. Zoé s’est mise en route pour son avenir. "Je suis en études d’agronomie actuellement à Ath et étant donné que je suis fille d’agriculteurs je pense que mon avenir, je dois le défendre", estime la jeune femme. 

"On finit les journées à passé minuit"

Plus au sud, à Nalinnes,à 6h30, une trentaine de tracteurs est rassemblée. Elise nous rappelle au passage ses horaires de travail. "C’est très fatigant, on commence la journée très très tôt et on les finit très très tard. Passé minuit, tous les jours. Du coup, c’est très compliqué", souligne la jeune agricultrice. 

Aujourd’hui, elle hésite à reprendre la ferme de ses parents. Elise nous explique pourquoi il y a beaucoup de jeunes dans les tracteurs lors de cette mobilisation. "Les agriculteurs, ils n’ont pas le temps de manifester et ce sont tous les enfants qui viennent. Les parents doivent soigner, traire et du coup ce sont les enfants qui y vont", explique l’agricultrice. 

"On voulait mener une action forte"

Ceux qui espéraient une circulation fluide pour ce premier lundi de congé, on dû faire preuve de patience. A l’entrée du ring de Bruxelles, plusieurs colonnes se sont retrouvées autour d’un feu de pneus. 150 tracteurs occupent les deux bandes de droite. "Il y en a qui étaient déjà là hier soir, dans la nuit, et donc aujourd’hui matin. Ici, ce qu’on voulait, c’était de mener une action forte pour bloquer la sortie 18, la 17, pour tout ce qui est zoning", indique Judy Peeters, président de la fédération des jeunes agriculteurs de Fleurus. 

Une halte de courte durée avant de s’engouffrer dans Bruxelles pour rejoindre tous les tracteurs. 

À lire aussi

Sélectionné pour vous