Accueil Actu Belgique Société

"Les gens ne se cachent plus": des anciens consommateurs de cocaïne avertissent sur la banalisation de cette drogue

Tom est cocaïnomane. Ce citoyen de 26 ans a pris son premier rail de 'coke' à l'âge de 16 ans et cherche aujourd'hui à sortir de cette addiction. 

"J'ai un pote qui m'a demandé si je voulais essayer. J'ai dit : 'Oui, pourquoi pas?' Tout le monde le faisait", raconte-t-il à propos de sa première fois. "J'ai toujours eu le problème que je me sens seul donc je n'osais pas dire non. La première fois, c'était chouette donc on se dit : 'pourquoi pas une deuxième fois, puis une troisième, etc'. Les premiers mois, c'était amusant et puis c'était de la merde." 

Pour Tom, la ligne rouge est de vouloir consommer pour une autre raison que l'amusement. "Tu as fait la fête samedi soir. Tu commences avec une ligne puis deux, peut être trois. Tu as fait la fête tout le week-end et le lundi matin avant le travail, tu te dis 'aller, une petite ligne', comme pour prendre un café. Là, ça commence à donner des problèmes."

Très loin d'éventuels clichés, la cocaïne touche toute les couches de la société. Dans son groupe de discussion, Tom retrouve des consommateurs de tous les milieux et de tous les âges.

Edition numérique des abonnés

Pour ces personnes qui tentent de s'en sortir, un gros problème est à pointer du doigt. "Les gens ne se cachent plus. Fût une époque où les gens se cachaient pour consommer, mais ce n'est plus le cas. Ils le font carrément sur le téléphone. Tout le monde consomme, c'est effrayant".

Pour David, le patron de ce centre, est lui-même un ancien cocaïnomane. Il y a quatre ans, il a ouvert son centre de désintoxication. Depuis, il aide ceux qui le veulent et il dénonce cette banalisation de la cocaïne dont parlent ses patients. "Avant, on avait un digestif comme le cognac après manger, aujourd'hui, c'est un digestif, comme le cognac, mais peut-être un peu de cocaïne. Sans cocaïne, ce n'est pas une soirée finie. Ce n'est plus un thème illégal, c'est devenu un thème 'ok', on en parle."

Pour les consommateurs de drogue, il est d'autant plus difficile d'arrêter que leur numéro de téléphone est enregistré dans la base de données de dealers qui vont leur envoyer des offres de réductions afin de les faire craquer. 

À lire aussi

Sélectionné pour vous

Commentaires

1 commentaire

Connectez-vous à votre compte RTL pour interagir.

S'identifier S'inscrire
  • La prohibition n'a jamais fonctionnée, peut-être serait-il temps d'envisager une alternative, comme la légalisation. Bien encadré, bien contrôlé ça ne peut pas être pire que ce qui est maintenant, au moins on coupera les revenus des mafias et autres bandes criminels.

    Alain Essene
     Répondre