La parapharmacie est une activité en plein essor. L’entreprise Medi-Market l’a bien compris : elle veut devenir le Décathlon de la parapharmacie en Belgique. Son chiffre d’affaires a progressé de 30 % en 2022 et elle compte ouvrir 10 parapharmacies en 2023. Comment y parvient-elle ? Avec quelle stratégie ? Comment les pharmacies voient-elles cette expansion ?
Les promotions importantes sont affichées sur la vitrine et les offres se trouvent un peu partout dans le magasin. Medi-Market propose même de rembourser la concurrence si le client trouve moins cher ailleurs. Pour inciter à l'achat, l'enseigne affiche le prix recommandé par le fournisseur et la promotion appliquée. Tout est fait pour attirer le client.
La stratégie commerciale est bien huilée et elle est assumée par le directeur général Cédric Antoine. "On a amené un concept de supermarché de la santé et du bien-être en Belgique qui permet au client et au patient de trouver un assortiment large de produits", explique-t-il.
Dans les rayons, on ne compte pas moins de 10.000 produits. Comment l'enseigne fait-elle pour proposer des promotions importantes ? "C'est un travail de fond", affirme le directeur général. "Le volume important nous permet de négocier avec les fournisseurs."

Implantée dans certains supermarchés
Les employés de l'enseigne ne sont pas des pharmaciens mais des diététiciens, naturopathes et esthéticiennes. Medi-Market est installé depuis 8 ans en Belgique et compte déjà 80 points de vente. L'entreprise s'est même implantée dans certains supermarchés. "C'est une stratégie à laquelle les clients sont habitués", indique Siryn Stambouli, porte-parole de Carrefour. "Une stratégie de prix et de promotion. C'est pour cela qu'on a une clientèle assez similaire."
Toujours moins cher?
Ces produits sont convoités car contrairement aux médicaments, la prescription n'est pas exigée. Ils sont vendus à tarif libre. Selon l'enseigne, les produits sont vendus jusqu'à 20% moins cher que dans une pharmacie indépendante. Mais tous les articles ne sont pas concernés. Une crème solaire particulière est par exemple vendue 18,50 euros alors qu'on la retrouve à 15,75 euros en pharmacie.

Une concurrence pour les pharmacies
Les prix sont devenus le nerf de la guerre. Ce qui n'est pas vu d'un bon œil par les pharmaciens. "Ça joue un peu sur la remise qu'on peut octroyer", reconnaît Sophie Tellier, une pharmacienne. "Mais au final, vous avez 1000 tentations dans une parapharmacie et vous achetez plein de choses que vous n'allez jamais utiliser. Votre panier coûtera bien plus cher que dans une pharmacie où vous aurez le bon produit pour le bon usage."
Pour elle, mélanger santé et cosmétique peut être dangereux. "C'est un danger pour la santé publique", affirme Sophie Tellier. "Au niveau du shopping médical accessible sans conseil et au niveau du risque de perdre de plus en plus de pharmacie avec du personnel universitaire."
Pour faire face à cette concurrence, les pharmacies se réinventent. Celle de Sophie Tellier est spécialisée en nutrithérapie et en aromathérapie. Elle propose une série de service comme un bilan nutritionnelle ou un scan de la peau pour des conseils personnalisés.

