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"Même les grandes marques s’y mettent": quelle est cette tendance qui pourrait représenter 40% des ventes de vêtements à l'avenir ?

La seconde main tient la grande forme en cette période de crise du pouvoir d'achat. Déjà portée par la recherche d'une consommation plus vertueuse, elle attire de plus en plus de consommateurs. Préserver l’environnement et son portefeuille, sans renoncer au style et à l'élégance : c’est le pari lancé par les boutiques qui vendent des vêtements de seconde main. Les friperies redeviennent à la mode et se mettent même au vintage.

Années 70 ou bien début des années 2000, les friperies vous font voyager dans le temps. La mode est plus que jamais au vintage. "Le côté vintage me permet de montrer qui je suis et cet aspect un peu plus artistique de ma personnalité", confie un client de friperie. 

C’est moins cher et on trouve des pièces inédites

Mais, pour trouver la perle rare, il faut passer du temps. Une véritable passion pour Aline : "C’est moins cher et on trouve des pièces inédites. Et puis, j’ai aussi lancé une petite affaire où je revends aussi des vêtements de seconde main. Parfois, dans les friperies je trouve aussi des choses que je peux ajouter à ma collection", partage une cliente.

Mike Ngoma, le responsable du magasin, mise sur une sélection très soigné. Tout est trié par couleur et par matière : "Ce qui est bien, c’est que les gens veulent maintenant des pantalons très bruts sans élasthanne, qui peuvent tomber comme des baggys. Le slim n’est plus trop à la mode, c’est trop années 2000. Et donc, vraiment c’est une coupe droite pour une bonne grosse paire de baskets par la suite. Et c’est une pièce qu’on vend à peu près 30 euros".

Des articles accessibles : de 4 euros pour une casquette à 90 euros pour un manteau en mouton retourné. Une sélection qui séduit beaucoup de jeunes entre 18 et 35 ans.

"Ça fait deux ans que je n'achète que des fripes ou des marques de créateur", témoigne un jeune homme. "C’est différent, c’est seconde main et c’est bon pour l’environnement", pointe, une jeune femme. 

Dans ce magasin, le taux de fréquentation a même doublé en deux ans. "Il y a de plus en plus de jeunes qui sont conscientisés à sauver la planète. Je pense que c’est de leur génération. Et ils se disent autant aller dans les friperies et pas acheter de la fast fashion", précise Mike Ngoma.

La motivation de base, c'est toujours épargner de l'argent

La seconde main représente aujourd'hui 3 à 5 % de l'habillement. Elle pourrait grimper à terme jusqu'à 40 %. C’est ce qui ressort d’une étude dédiée à la mode d’occasion. A Bruxelles, on compte près d’une vingtaine de friperie.

Alors comment expliquer ce succès ? 

Réponse avec Claude, professeur en marketing : "C’est clair qu’on se dit que réutiliser des choses, c’est mieux que de les jeter. Ça fait partie des préoccupations mais la première motivation de base, c’est toujours épargner de l’argent ou en dépenser moins".

En période d’inflation, la seconde main tire son épingle du jeu. Un marché en plein essor, ce qui a permis à la plateforme Vinted de voir ses ventes augmenter. En quelques clics et après cliché, vous pouvez vendre vos vêtements déjà utilisés, ou bien en acheter. 

Aujourd’hui, après quatre ans d’existence dans le pays. Près de 2 millions de Belges utilisent la plateforme. Pour surfer sur cette mode, les grandes enseignes s’y mettent elles aussi.

"On a vu ça chez Levis. On voit ça, même chez H&M, on peut retourner ses anciens vêtements. On reçoit un bon pour acheter d’autres vêtements, ce qui est vraiment tout à fait nouveau", souligne Isabelle, professeure de marketing à l’UCLouvain.

En Belgique, le marché de la seconde main pèse un demi-milliard d’euros. Près d’1 Belge sur deux a déjà acheté au moins une fois de l’occasion.
 

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