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Payer une année universitaire coûte de plus en plus cher: "Ce n'est pas ce qu'on imagine de la vie d'étudiant", confie Diego

Les universités et les Hautes Ecoles font leur rentrée ce lundi. Après la rentrée académique de la semaine dernière, place aux cours qui débutent dans les auditoires ce matin. Un cap mais aussi un vrai défi pour beaucoup. 

Payer une année universitaire coûte de plus en plus cher: le minerval ne cesse d'augmenter, tout comme le prix des kots, des transports, de l'énergie et de la nourriture. 

De plus en plus de familles sollicitent les services sociaux des unifs pour demander de l'aide. Cela va de réduction pour le minerval, les syllabi, l'achat de pc, les kots, les repas dans les restaurants universitaires ou les colis alimentaires dans les épiceries solidaires. 

Malgré ce soutien, bon nombre d'étudiants sont contraints de travailler en plus d'étudier. Jongler entre les horaires de cours et le job engendre du stress. Signe interpellant: les consultations chez le psy sont en hausse. 

Les unifs rappellent que des solutions existent et qu'il ne faut pas hésiter à demander de l'aide. Des aides qui se chiffrent en millions d'euros chaque année pour les universités.

Selon les estimations réalisées par le quotidien Le Soir, une année d’études coûter entre 3.000 et 10.000 euros. A taux complet, le minerval s’élève à 835 euros dans les cinq universités francophones. Il est réduit à 374 euros pour les étudiants dits "modestes". A cela, il faut ajouter le prix du matériel académique (entre 350 et 2.000 euros), le logement (jusqu'à 6.000 euros) et les transports (entre 12 et 2.000€ selon les formules d'abonnement).

Pour beaucoup d'étudiants fréquenter l'université est source de stress. Par rapport aux études, mais surtout pour arriver à s'en sortir. Tout augmente et pour certains c'est devenu tout simplement impayable. Même les aides des services sociaux ne suffisent plus. C'est ce que vit Diego, étudiant en 3ème bac à L'UCLouvain. Il bénéficie d'une aide pour se loger, se nourrir via l'épicerie solidaire notamment. Son minerval a été réduit mais ça ne suffit pas. "Malgré cela, j'ai du mal à pouvoir subvenir à tous mes besoins", confie-t-il.

Diego doit donc travailler en tant que caissier, ce qui lui fait des journées à rallonge. "Si je commence mes cours à 8h30, je termine mes cours à 14h30, puis je travaille de 15h à 23h en général." 

Il n'est pas le seul. Dans les auditoires, bon nombre d'étudiants travaillent pour s'en sortir. Une situation compliquée avec des moments de découragement. "Cela nous met déjà dans la vie adulte. Ce n'est pas ce qu'on imagine de la vie d'étudiant. Parfois, on a envie de tout abandonner", dit Diego.

Pour beaucoup d'étudiants et de familles aujourd'hui c'est la galère. Tout augmente et pas seulement le minerval.  La vie estudiantine n'est pas gratuite, les services sociaux sont de plus en plus sollicités.

Cela fait 14 ans que Frédéric Giozzet est assistant social à l'UCLouvain. Le profil des familles qui ne s'en sortent plus s'est élargi. "C'est interpellant dans la mesure où ces familles ont des revenus, travaillent, et malgré ça, ne peuvent pas arriver à un financement serein des études", dit-il. Régulièrement, cet assistant social se retrouve face à des situations poignantes. "C'est compliqué pour certains de s'alimenter de façon adéquate. Quand on entend qu'un étudiant mange des pâtes toute la semaine, car la viande devient impayable... C'est préoccupant"

Florence Vanderstichelen, directrice du service d'aides aux étudiants UCLouvain, indique des milliers de jeunes sont pris en charge chaque année. "Ce sont des budgets impressionnants qui se comptent en millions d'euros. C'est un service de logements qui offre 5.000 logements à prix moindre. Ce sont des restaurants universitaires qui offrent des centaines de milliers de repas chaque année à des prix tout à fait accessibles", précise-t-elle. 

Les universités disposent par ailleurs de cellules de soutien psychologiques pour les étudiants en difficulté. Pas simple de combiner vie étudiante et vie quotidienne quand le moindre frais pose problème et oblige à faire des choix, parfois jusqu'à se priver de repas. Les psychologues sont de plus en plus sollicités confirme François-Xavier Fievez, vice-recteur aux affaires sociales à l'UNamur. "Chaque année, les demandes de consultation augmentent. C'est interpellant. Il y a 25 ans, quand j'étais étudiant, je me concentrais sur mes études. Et là, je me rends compte que les étudiants doivent gérer énormément de problématiques, qui expliquent parfois les taux d'échec. Si on leur demande de gérer une vie presque d'adulte à leur âge, je comprends que ça soit une source de stress énorme", souligne François-Xavier Fievez.

 

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Commentaires

7 commentaires

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  • Parce que s'ils n'allaient pas à l'unif, ils ne mangeraient pas? Pourquoi compter la nourriture, les habits et autres dans les frais "universitaires"... Quant aux logements, il y a des universités dans toutes les grandes villes, accessibles en transports. J'ai fait train+métro pendant 2 ans pour mes études, c'est pas cher et pratique (on peut profiter des transports pour réviser, lire, etc.)

    Thierry Frayer
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  • "Ce n'est pas ce qu'on imagine de la vie d'étudiant. " Bah non, ils s'imaginent faire la faire aux frais du contribuable (et/ou des parents)...

    Thierry Frayer
     Répondre
  • "Si cela est trop chère il faut choisir d'autres études moins onéreuses. Et ne pas se faire la grosse tête d'être à unif . " --> de quelles autres études vous parlez ? si vous n'avez pas les moyens financiers, vous n'avez pas le droit de faire l'unif ? on parle de nos futurs avocats, psychologues, médecins, etc heureusement que des services sociaux existent pour ce public et que tout le monde ne se limite pas à vos croyances !

  • Cela a toujours été comme cela, en son temps j'avais de grosses difficultés pour faire mes études. il y a rien de nouveau mes parents été juste en rentrée pécuniaire un seul salaire. Si cela est trop chère il faut choisir d'autres études moins onéreuses. Et ne pas se faire la grosse tête d'être à unif .

    rodolphe Paumen
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  • Aux USA, les étudiants non-boursiers sont obligés de souscrire un prêt pour payer leurs études dans une bonne université. Prêt qu'ils continuent à rembourser après leurs études. Mais oui, faire des études demandent des sacrifices

    Didier Bodart
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