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Le parc Legoland ne verra finalement pas le jour sur l'ancien site de Caterpillar à Gosselies. L'entreprise danoise a finalement préféré privilégier la Chine et la Corée ainsi que renforcer ses parcs déjà existants.
"On a voulu faire croire beaucoup trop vite que c'était fait", regrette Jean-Yves Huwart, journaliste invité dans l'émission C'est pas tous les jours dimanche. "On manque de bonnes nouvelles côté wallon donc quand vous avez l'occasion de brandir un étendard comme celui-là, on espère que ça va faire oublier tous les échecs situés à tous les niveaux. Il y a beaucoup d'échecs et de ratages depuis 25 ans."
"Le problème, c'est que la Wallonie est gérée par des cabinets ministériels et parfois par quelques personnes dans ces cabinets qui se retrouvent propulsés dans les outils de la gestion économique de la Wallonie. En gros, sur un coup de fil d'un ministre, les responsables de la SOGEPA débloquent 100 millions d'euros pour un projet qui n'existe pas. C'est un entre-soi. On peut ajouter que la plupart des personnes qui conseillent les ministres et qui se retrouvent ensuite à vie dans ces organismes publics, sont aux ordres des ministres, mais ils ont aussi tendance à se prendre pour des génies de la géopolitique industrielle", affirme le journaliste en guise de torpille pour les personnes concernées.
"On a tous pris une claque", reconnait Maxime Hary, député wallon PS. "Il y avait des projets, des emplois... Il y avait toutes les raisons d'y croire et les pouvoirs publics ont tout fait pour attirer un investisseur".
Chef d'édition adjoint à La Nouvelle Gazette de Charleroi, Loïc Dévière a suivi le dossier de près. Il explique qu'un changement majeur est intervenu dans le groupe Lego, qui était effectivement bien engagé vers la construction du parc :"Le CEO du groupe Merlin, le big boss, vient de changer à la fin de l'année et il a changé la stratégie du groupe. Je l'ai rencontré au mois d'août, il a rencontré le Forem pour savoir quelle formation les gens qui allaient travailler au parc devraient faire. Il a pris contact avec des entreprises belges pour construire le parc. Selon mes informations, des entreprises belges sont même parties en Corée pour voir ce qu'est un parc Legoland neuf et comment le construire."
"La seule chose qu'on peut reprocher à nos élus, c'est d'avoir mis la charrue avant les bœufs. Ils n'ont pas assez insisté sur le fait que c'était un accord non-contraignant. Ce que je reproche, c'est que les élus qu'on voyait beaucoup au moment de la signature, on ne les voit plus à l'heure actuelle. Où est Paul Magnette ? Il a réagi sur Twitter, point", assène le spécialiste du dossier.