Les licenciements ont débuté chez Delhaize. Nous avons pu nous procurer un enregistrement qui en témoigne. Ces licenciements se font en partie par Teams, c'est à dire à distance. Au total, 280 personnes devraient perdre leur emploi au sein du groupe, en raison du projet de franchiser tous les supermarchés.
Hier matin à Zellik (Flandre), les discussions entre la direction et les syndicats ont tourné court. Le même jour, des employés des services centraux de Delhaize apprenaient que leur poste était supprimé. C’est le cas des différents responsables des ressources humaines au sein des magasins. Une annonce faite par vidéoconférence.
Voici un extrait sonore : "Aujourd’hui, nous voulions vous communiquer l’information que votre job est impacté et que votre fonction disparaît à terme. Je suis vraiment désolée de devoir vous en informer comme ça".
C’est clairement étaler des licenciements pour ne pas répondre au prescrit des 60 jours de la loi Renault
Au total, 280 postes sont supprimés au siège de Delhaize. Parmi eux, 33 postes sont occupés par des employés sous contrat à durée déterminée. "C’est le service support, essentiellement au niveau notamment des ressources humaines puisqu’il n’y aura plus de personnel à gérer. Il n’y a donc plus besoin d’avoir des gens qui font le support de la gestion du personnel. Et c’est toute une série d’autres fonctions. On parle de 280 personnes. C’est déjà une restructuration en soi", explique Myriam Delmée, la présidente du SETCa.
La direction de Delhaize annonce que 72 nouveaux postes de cadres vont être créées. Mais dans la foulée, elle précise que les travailleurs perdant leur emploi ne bénéficieront pas de la loi Renault sur les licenciements collectifs. L’argument utilisé est de dire que les licenciements seront répartis sur plus de deux mois, en fonction de la reprise des magasins par des franchisés.
"A tout le moins, on peut qualifier cela d’ingénierie. Si je poussais le bouchon un peu loin, je dirais que c’est de la fraude à la loi, parce que c’est clairement étaler des licenciements pour ne pas répondre effectivement au prescrit des 60 jours qui est prévu par la loi Renault. Depuis le début, on dit qu’ils devraient notifier un licenciement collectif et qu’ils devraient s’inscrire dans la loi Renault, ce qui les obligerait à négocier et ici clairement, ils font tout pour ne pas s’y inscrire", commente Myriam Delmée.
Les syndicats affirment étudier quels sont les recours juridiques possibles. Il ne devrait pas y avoir de nouvelles tentatives de discussion avec la direction, avant fin mars.
Il n'y a aucune bonne façon d'annoncer ce genre de nouvelle !
Maxime Brunet