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Mardi matin, direction et syndicats se sont rencontrés pour la première fois depuis l'annonce, il y a une semaine, de l'intention de la direction de franchiser les 128 magasins intégrés du groupe. La réunion a toutefois tourné court. Après un quart d'heure, les deux parties se sont quittées sur un "désaccord total", ont proclamé les syndicats à leur sortie. Pour comprendre la colère des travailleurs des magasins Delhaize, il faut se pencher sur les différences qui existent entre les deux modèles. On parle de plus de flexibilité, notamment au niveau des horaires, et de rentabilité au sein des franchisés. Qu'en est-il vraiment ?
La première différence majeure est le nombre d'heures prestées. Dans un Delhaize dit intégré (non-franchisé), l'employé travaille 35 heures par semaine. Dans une franchise, il preste entre 36,5 et 38 heures par semaine.
Deuxième différence, le salaire. On parle de 2.300 euros bruts par mois pour un Delhaize franchisé, contre 2.700 euros par un Delhaize intégré.
Autre différence : les jours de travail. Pas de dimanche, ni de jour férié pour les employés d'un Delhaize intégré. Pour un franchisé, pas de distinction entre les jours.
Quatrième nuance, on la trouve au niveau des avantages : Pour un Delhaize intégré, après 18h, le personnel est payé 50% en plus, même chose pour les samedis. Il perçoit un treizième mois et des chèques repas. Dans un Delhaize franchisé, ces mêmes avantages sont possibles, mais ils ne sont pas garantis. Ils sont à négocier au cas par cas. Chaque gérant peut décider de donner ou non ces avantages.
C'est justement sur ce système d'auto-gestion que les franchisés reposent. Un modèle qui risque de se démocratiser.
Claude Boffa, professeur honoraire en distribution : "Ce n'est pas impossible qu'une chaîne comme Carrefour se dise 'Delhaize la fait pourquoi nous ne le ferions pas?"
Passer en franchise implique aussi moins d'employés. Elles sont généralement de plus petites structures, moins de 50 salariés, et donc plus d'obligation syndicale.
