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(Belga) Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé à des pourparlers sur la base de "deux États séparés" à Chypre, où il est arrivé pour une visite controversée dimanche.
"Il y a deux peuples et deux États séparés à Chypre. Il faut des pourparlers pour une solution sur la base de deux États séparés", a affirmé M. Erdogan lors d'un discours dans la partie nord de l'île méditerranéenne, occupée par Ankara. M. Erdogan a estimé qu'il n'était plus possible de rétablir "l'association brisée en 1963 et entièrement détruite en 1974" des Chypriotes turcs et grecs, en référence aux dates du début des troubles entre les deux communautés et de l'invasion du tiers nord de l'île par l'armée turque en 1974 après un coup d'État visant à rattacher Chypre à la Grèce. Pour le chef de l'État turc, les plans pour une réunification de l'île sous la forme d'un État fédéral font désormais partie du passé. "Vous ne pouvez faire sécher le linge d'aujourd'hui avec le soleil d'hier", a-t-il martelé, une expression imagée en référence aux négociations qui ont échoué au fil des décennies à mettre fin à la division de l'île. La visite du chef de l'État turc à Chypre-nord, où il entend "pique-niquer" dans la cité fantôme de Varosha, un des symboles de la division de l'île, a suscité de vives réactions chez les Chypriotes turcs et grecs. La venue de M. Erdogan a été qualifiée par le président chypriote Nicos Anastasiades de "provocation sans précédent" et de politique du "fait accompli" d'Ankara qui "démontre ainsi ne pas respecter le droit international". Bouclée par l'armée turque pendant des décennies, Varosha a été partiellement rouverte en octobre lors de la campagne "présidentielle" à Chypre-Nord, élection remportée par le protégé d'Ankara, le nationaliste Ersin Tatar, partisan d'une solution à deux États. L'autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN), uniquement reconnue par Ankara, est très dépendante politiquement et économiquement de la Turquie qui y déploie plus de 30.000 soldats. (Belga)