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Coronavirus: sans aucune perspective, un hôtelier se confie sur la situation

Le comité de concertation qui s'est réuni ce vendredi a décidé de permettre aux coiffeurs de rouvrir le 13 février. Pour les autres métiers de contact non-médicaux, il faudra attendre le 1er mars.

En revanche, rien n'a été annoncé pour l'horeca: hôtels, restaurants, cafés. Pire: le ministre de la Santé a laissé entendre dans une interview que le secteur n'était pas prêt de rouvrir. "Une réouverture le 1er mars est totalement impensable", a-t-il confié sur la chaîne flamande Radio1.

Un hôtelier que nous avons contacté nous partage sa réaction face à la situation et aux aides publiques.

Les gens ne se rendent pas compte de tous les frais qu'on a

Notre témoin est patron d'un hôtel dans le sud de la province de Luxembourg, mais il préfère rester anonyme. "On vit très mal la situation. On a préféré fermer car il n'y avait pas assez de réservations pour couvrir les frais de fonctionnement. C'est la galère, les gens n'osent pas voyager", nous a indiqué ce gérant.

Son établissement subit la crise du coronavirus depuis près d'un an. Le patron que nous avons interrogé explique survivre grâce à des prêts, la compréhension de son propriétaire, l'aide de ses proches, et beaucoup de courage. "Je viens d'emprunter 5.000€ à la banque pour payer les frais. De son côté, le propriétaire est compréhensif et on a trouvé un accord sur le paiement des loyers. Heureusement, on avait mis de l'argent de côté. Et j'ai aussi mes parents qui nous soutiennent. Sinon on serait déjà en faillite", nous a-t-il confié.

Nous avons demandé à ce professionnel de l'hôtellerie ce qu'il pensait de la décision prise jeudi par le gouvernement wallon. Les autorités ont annoncé qu'elles donneraient une prime forfaitaire de 1.000 euros par chambre aux hôtels de Wallonie. "1.000 euros par chambre? C'est un début. Mais croyez-moi, l'argent va très vite partir pour couvrir les frais et rembourser une partie du loyer", a réagi le gérant. Il réclame un soutien plus important, et de réelles perspectives. "Les gens ne se rendent pas compte de tous les frais qu'on a. Les décomptes en énergie, les poubelles, les impôts... Et même au niveau communal, le bourgmestre a doublé les taxes de séjour qu'on doit payer!".

On se dit qu'on doit tenir le coup et continuer à travailler encore quelques années jusqu'à la retraite

Malgré les difficultés, notre témoin garde espoir. "On aime tellement la région où nous sommes. On a des enfants. On se dit qu'on doit tenir le coup et continuer à travailler encore quelques années jusqu'à la retraite", nous a-t-il indiqué. "Et si on survit, on sera peut-être même parmi les derniers à être ouverts dans notre commune. C'est malheureux, mais peut-être que ça nous aidera à avoir plus de réservations au moment de la réouverture".

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