Partager:
"Cela peut paraître inhabituel, voire une sorte de première, mais c'est simplement une façon de rendre hommage à Gradignan, ville nature par excellence. C'est un clin d'oeil à son ADN", a expliqué Michel Labardin (sans étiquette), le maire sortant qui a été reconduit à la tête de cette commune périurbaine de 26.000 habitants, couverte pour un tiers d'espaces naturels dont un vignoble de douze hectares, Château Poumey (Pessac-Léognan).
Pour l'édile, sorti du scrutin de mars avec un score flatteur (72% des suffrages), "l'installation d'un conseil municipal, évènement qui a lieu tous les six ans, mérite mieux qu'un huis clos masqué dans une salle sans public".
Quelques Gradignanais, une soixantaine de personnes en grande majorité masquées, ont donc assisté en fin de journée à une tranche de vie municipale plutôt originale, dans le parc de l'ancien château viticole du XVIIIe siècle qui abrite aujourd'hui l'hôtel de ville, près d'un vénérable cèdre du Liban, de grands séquoias, de chênes et d'une belle serre-volière de l'école Gustave-Eiffel.
Les élus, eux, étaient installés à de petits pupitres individuels, comme à l'école, avec chacun son gel hydroalcoolique. Ils ont pris part aux opérations de vote sans bouger de leur table, masque sur le visage, émargeant avec leur propre stylo, sous les yeux d'une statue en bronze de Bacchus.
Quelques badauds, familles avec enfants, sportifs ou promeneurs, profitaient du soleil couchant sur la pelouse toute proche et regardaient la scène d'un oeil distrait.
"Tout a été prévu pour que la distanciation soit possible et on n'a pas fait trop de publicité, c'est plutôt par bouche à oreille. La sécurité sanitaire est assurée", a expliqué M. Labardin, dont "l'exercice créatif" avait semble-t-il reçu l'aval des cieux: "Nous avons de la chance, la météo est belle. Je ne vous cache pas qu'on la scrutait quatre fois par jour depuis une semaine!"
Une fois ceint de l'écharpe tricolore, le maire s'est adressé à son nouveau conseil municipal: "Cela fait deux mois et demi que nous attendons ça, alors maintenant au travail!".