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De l'exécution des journalistes à la prise d'otages dans une imprimerie, le procès des attentats de 2015 replonge dans trois jours de terreur

De l'exécution d'un policier en pleine rue à leur mort dans un assaut du GIGN: la cour d'assises spéciale de Paris se replonge à partir de lundi dans les trois jours de cavale des frères Kouachi après le massacre à Charlie Hebdo.

Les images de cette attaque qui a décimé la rédaction du journal et les récits de ses survivants ont été le premier moment fort du procès "historique" des attentats de janvier 2015.

Les débats seront consacrés lundi à la fuite de Chérif et Saïd Kouachi après qu'ils ont tué au siège de l'hebdomadaire un agent de maintenance et dix personnes dans les locaux du journal.

7h15: "On a vengé le prophète Mahomet! On a tué Charlie Hebdo!"

Il est environ 11H35 le 7 janvier 2015 quand les jihadistes sortent de l'immeuble en criant "On a vengé le prophète Mahomet! On a tué Charlie Hebdo!". Lourdement armés et déterminés, ils se retrouvent face à une première patrouille de police, sur laquelle ils ouvrent le feu et parviennent à partir.

Ahmed Merabet, gardien de la paix de 40 ans, les pourchasse sur un boulevard et s'effondre à terre après avoir été blessé par un tir des tueurs. Les frères Kouachi descendent de voiture et s'approchent de lui. "C'est bon chef", lance le policier alors qu'il est au sol. Il est abattu froidement, à bout portant. Les Kouachi viennent de faire leur douzième victime et remontent tranquillement dans leur véhicule.

Filmée par un riverain, la scène de l'exécution avait fait le tour du monde.

Puis, la traque commence 

La cour d'assises doit entendre lundi les proches de M. Merabet, qui venait d'être promu officier de police judiciaire, ainsi que les policiers blessés par les frères Kouachi, qui se sont constitués parties civiles au procès.

Après l'assassinat d'Ahmed Merabet, les tueurs de Charlie Hebdo abandonnent leur véhicule, avec à l'intérieur la pièce d'identité de Saïd Kouachi.

La traque des terroristes, qui sont parvenus à semer les forces de l'ordre, commence.

Les enquêteurs retrouvent leur trace le lendemain matin. Ils viennent de braquer une station-service dans l'Aisne. Le Raid et le GIGN, des services d'élite de la police, quadrillent un vaste périmètre, sans succès.

Une prise d'otages dans une imprimerie

Le 9 janvier 2015, les frères Kouachi sonnent à la porte d'une imprimerie à Dammartin-en-Goële, en Seine-et-Marne, où ils prennent en otage le gérant, Michel Catalano, et se barricadent.

M. Catalano et son ancien employé, Lilian Lepère, resté caché huit heures et demie sous un lavabo jusqu'à sa libération par le GIGN après la mort des Kouachi, doivent témoigner devant la cour mercredi après-midi.

La journée de jeudi sera consacrée à un mystère. Le 7 janvier 2015 dans la soirée, un joggeur est blessé par balles à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine). Est-ce Amédy Coulibaly qui l'a blessé pour tester son arsenal avant d'abattre la policière municipale Clarissa Jean-Philippe à Montrouge et de tuer quatre personnes à l'Hyper Cacher, porte de Vincennes à Paris? L'enquête n'a pas pu le déterminer.

17 morts 

Vendredi, la cour d'assises spéciale commencera à aborder le parcours meurtrier de Coulibaly, tué le 9 janvier 2015 dans un assaut de la police dans le supermarché casher. Quasi simultanément, les Kouachi étaient abattus par le GIGN à Dammartin-en-Goële.

Quatorze personnes sont jugées depuis le 2 septembre, soupçonnées de soutien logistique aux trois jihadistes. Trois d'entre elles, dont Hayat Boumeddiene, la compagne en fuite d'Amédy Coulibaly, sont jugées par défaut.

Premiers d'une sanglante série, les attentats de janvier 2015 ont fait 17 morts et semé l'effroi en France et dans le monde.

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