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Des gilets jaunes dénoncent le Black Friday: "Des pères et des mères nous expliquent que leur pouvoir d'achat ne leur permet pas de participer"

Le mouvement des gilets jaunes a visé les centres commerciaux ce vendredi. Une action menée en plein Black Friday, ce jour de promotions venu des États-Unis. Les manifestants ont voulu s'adresser directement aux consommateurs. Une action qui s'est généralement réalisée dans le calme.

À Châtelineau, ce vendredi matin, lorsque des camionneurs passaient près des gilets jaunes, ils n'hésitaient à faire retentir leurs klaxons pour soutenir les manifestants. Un groupe s'est réuni pour une action face au centre commercial. Encadrés par la police, une vingtaine de citoyens bloquent l'une des deux entrées du site.

Pour cette action, c'est le Black Friday et sa fièvre acheteuse qui est visé. Un combat avec un but précis. "Le gouvernement, ils ont encore les taxes. Ça rentre dans la poche du gouvernement, et nous on en a marre", a confié une dame. "Tout ce qui va sortir de ce magasin, il y a de la taxe, il y a de la TVA, TVA = Etat, et Etat pas d'argent. En deux mots c'est ça", a lancé un autre gilet jaune.

Dès le début du mouvement ce vendredi, les forces de l'ordre étaient présentes. Un accompagnement en douceur pour encadrer les gilets jaunes et les automobilistes. Par moments, des manifestants applaudissent même les policiers. "C'est clair que si la police n'est pas là pour canaliser aussi bien les automobilistes que les manifestants, ça risque de déraper. On a eu quelques dérapages ce matin, et donc on préfère être là de manière préventive", a expliqué Eric Paulus, chef de corps de la zone de police Aiseau-Châtelet-Farciennes.

Les violences sont gratuites et font du tort au mouvement. Nous n'hésitons d'ailleurs pas à vous montrer nos visages

Parmi les citoyens que nous avons rencontré ce vendredi, la majorité souhaite clairement que l'on reparle à nouveau des priorités des gilets jaunes: la baisse des prix des carburants et une réaction plus globale au coût de la vie. Tous dénoncent également le Black Friday. "Des pères et des mères nous ont expliqué que leur pouvoir d'achat ne leur permettait pas de participer à ce Black Friday et ces ristournes", indique notre journaliste durant son intervention en direct dans le RTL INFO 19H. Tous les gilets jaunes rencontrés dénoncent aussi les violences qui ont eu lieu ces derniers jours. "Elles sont gratuites et font du tort au mouvement. Nous n'hésitons d'ailleurs pas à vous montrer nos visages", s'est exprimé un manifestant ce vendredi soir.




Des actions prévues dans la région de Charleroi jusque lundi

À Châtelineau, les gilets jaunes seront à nouveau présent ce samedi dès 10h du matin. Dimanche, ils ont entendu parler de l'ouverture d'un centre commercial à Couillet. Si l'événement se confirme, ils ont annoncé leur intention de s'y rendre. Pour lundi, ils comptent également se mobiliser devant le ministère des Finances à Charleroi.


Des gilets jaunes au Cora de La Louvière ce vendredi

Ce vendredi matin, sur le site du Cora de La Louvière, de très légers débordements ont été constatés. Une arrestation a été réalisée. Rapidement, les gilets jaunes ont ensuite réclamé un retour à l'apaisement. "Je suis pacifique. Ma femme est à l'hôpital ici pas très loin. Comme j'ai été la voir, je suis venu voir mes camarades. C'est un mouvement pacifiste. Ceux qui font vivre le pays, c'est nous tous, c'est les petits contribuables et les petits indépendants. Ce n'est pas les grosses sociétés. C'est pas nos ministres hein… Ils sont là pour… Je ne sais pas ce qu'ils font d'ailleurs", s'exprime un manifestant.

A La Louvière, la commune avait donc décidé de mettre en place un dispositif permettant de libérer les accès aux centres commerciaux. Si les blocages filtrants sont restés tolérés, la Ville voulait aussi assurer le droit de consommer. "C'est aujourd'hui, comme tous les autres jours. Nous avons évidemment l'hypermarché Cora. En ma qualité de responsable des galeries, je pense aux commerçants qui travaillent, beaucoup d'indépendants aussi qui sont là pour gagner leur vie, et pour qui tous les jours sont importants, en ce compris celui-ci", indique Jean-Luc Storme, directeur des galeries Cora La Louvière.

Ce vendredi soir, les forces de l'ordre ont prévu de rester sur place jusqu'à la fermeture des centres commerciaux.

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