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(Belga) Militants politiques et syndicaux, écologistes et associatifs de divers secteurs défilaient ensemble samedi dans plus de 140 villes de France, pour dénoncer "les attaques contre les libertés" qui se multiplient, selon eux, à la faveur de la montée de l'extrême droite et de lois "liberticides".
A Paris, plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées dans le centre de la capitale. En début d'après-midi, le chef de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon a reçu de la farine sur le visage, jetée par un jeune homme alors qu'il parlait à la presse. Il a pointé "une grande tension" et "un seuil qui a été franchi", quelques jours après que le président français Emmanuel Macron a reçu une gifle lors d'un déplacement dans le Sud-Est. La "Marche des libertés" est un grand rattrapage pour les militants, après un an et demi de crise sanitaire. Plus de 100 organisations sont représentées. A un an de la présidentielle, le sujet des libertés s'est imposé, aux dires des organisateurs, car la montée de l'extrême droite dans le pays, autant électorale que culturelle, est un thème majeur de colère pour les gauches. Jordan Bardella, vice-président du parti d'extrême droite Rassemblement national (RN), y voit un simple "contre-feu" après des propos polémiques de Jean-Luc Mélenchon liant terrorisme et élection présidentielle. Pour l'ex-candidat socialiste à la présidentielle de 2017, Benoît Hamon, les idées d'extrême droite "ne sont plus le monopole des partis d'extrême droite et (...) se sont largement diffusées dans la classe politique". A Nantes (ouest), près de 900 personnes ont défilé, selon la préfecture. A Avignon (sud-est), ce sont 270 personnes, selon la police, qui ont manifesté, dont le patron des socialistes (PS) Olivier Faure. "Il y a une banalisation du discours du RN qui est aujourd'hui aux portes de notre région" en Provence-Alpes-Côte d'Azur, a déploré l'écologiste Jean-Pierre Cervantes, candidat aux élections régionales les 20 et 27 juin. Accusations d'"islamogauchisme", manifestation des policiers, scores du RN dans les sondages, puis, plus récemment, vidéo d'un youtubeur simulant le meurtre d'un électeur LFI et gifle à Emmanuel Macron : l'atmosphère du pays est lourde. Et des divisions minent la gauche française, même sur les sujets de laïcité, des libertés et de sécurité. La participation de leaders socialiste, communiste et écologiste à une manifestation de policiers devant l'Assemblée nationale, le 19 mai, a profondément secoué les partis concernés de l'intérieur. Les manifestants s'élèvent aussi contre le gouvernement et la droite, qu'ils accusent de courir après l'extrême droite, ainsi que des "lois liberticides" votées récemment. (Belga)