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Handicap: Cluzel "favorable" à des "assistants de vie sexuelle"

La secrétaire d'État Sophie Cluzel s'est déclarée dimanche "favorable à l'accompagnement de la vie sexuelle" des personnes handicapées par "des assistants", un "sujet tabou" sur lequel elle a saisi pour avis le Comité consultatif national d'éthique (CCNE).

"Moi, je suis très favorable à ce qu'on puisse accompagner (la) vie intime, affective et sexuelle" des personnes handicapées, a indiqué Mme Cluzel lors du "Grand Rendez-vous" Europe 1/CNews/Les Echos.

"Tout l'enjeu de la façon dont je mène ma politique, c'est de remettre les personnes handicapées en pleine citoyenneté, dans le respect et la dignité", y compris "le droit à une vie intime, affective et sexuelle", a-t-elle souligné.

Ce sujet est "tabou dans notre société, c'est pour ça que j'ai saisi le Professeur (Jean-François) Delfraissy, président du CCNE", a expliqué la secrétaire d'Etat chargée des Personnes handicapées. Mme Cluzel a adressé samedi au Pr Delfraissy un courrier, où elle juge "aujourd'hui indispensable de rouvrir la réflexion éthique en abordant le sujet de l'assistance sexuelle avec une vision renouvelée", selon des extraits parus dans Le Journal du Dimanche.

Il ne s'agit pas "d'ouvrir un réseau de prostitution, cette question est totalement ridicule, à côté de la plaque. Ces assistants de vie sexuelle existent déjà en Belgique, aux Pays-Bas, en Suisse. Allons voir comment ont été formées ces personnes", a dit Mme Cluzel sur Europe 1 et CNews.

"En 2012", le CCNE avait "déjà été saisi" sur ce sujet et avait "émis un avis en disant +On ne veut pas se prononcer pour l'instant, c'est trop compliqué+", mais depuis "la société a mûri", a estimé la secrétaire d'Etat.

Les personnes handicapées "nous le redisent haut et fort (...). Elles nous ont dit +Nous souhaitons pouvoir être accompagnées dans notre vie intime et sexuelle+", a poursuivi Mme Cluzel. "Je ne préconise rien puisque je saisis le Pr Delfraissy", a-t-elle ajouté.

"Il va y avoir des débats citoyens", ce qui "va nous permettre de prendre en compte les désirs et les attentes des personnes, des associations qui les accompagnent", "c'est un vrai sujet de société", a-t-elle considéré.

"Quoi qu'il se passe, cela nous fera faire un bon en avant colossal dans la bien-traitance des personnes, dans le recueil de leurs désirs, de leurs attentes, dans la façon de les regarder différemment, non plus comme des objets de soins, mais bien comme des sujets de droits", a relevé Mme Cluzel.

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