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JO-2018: à une semaine de l'ouverture, la Corée s'avance unie, pas la lutte antidopage

"Nous sommes un": le slogan affiché à Séoul à l'arrivée des sportifs nord-coréens a donné le ton des "jeux Olympiques de la paix" souhaités par la Corée du Sud, alors que les JO-2018 de Pyeonchang débutent dans une semaine (9-25 février).

Bien loin de ce rapprochement affiché, au moins en façade, la lutte antidopage connaît elle un trou d'air notable qui pourrait peser sur l'atmosphère des JO, à la suite de l'annulation totale par le Tribunal arbitral du sport (TAS) des sanctions à l'encontre de 28 sportifs russes.

Des sportifs nord-coréens sont donc bien arrivés au Sud, jeudi soir, après des mois de fortes tensions liées aux ambitions nucléaires de Pyongyang.

Dix skieurs et patineurs du Nord ont posé le pied sur un aéroport proche de la ville de Gangneung (nord-est), qui accueillera les épreuves de glace (patinage, hockey...) de ces 23e jeux Olympiques d'hiver de l'histoire. Ce doit être à Gangneung que ces sportifs -- ski de fond (trois), ski alpin (trois), patinage de vitesse (deux) et patinage artistique (un couple) -- logeront durant le premier grand rendez-vous sportif de l'année 2018.

Les jeux Olympiques s'ouvriront le 9 février dans une région jusqu'alors peu connue de Corée du Sud mais ils ont brusquement provoqué un rapprochement entre les deux Etats rivaux qui était encore inenvisageable en décembre.

- Unité, viabilité ? -

En 2017, les tensions sur la péninsule ont atteint des sommets alors que Pyongyang menait avec régularité toute une série d'essais militaires, y compris des tirs de missiles balistiques intercontinentaux qui sont censés avoir mis à sa portée le territoire continental américain.

Le Nord a également mené son plus puissant essai nucléaire à ce jour, avec pour toile de fond des échanges d'insultes personnelles et de menaces apocalyptiques entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un et le président américain Donald Trump.

Pendant des mois, Pyongyang a boudé les appels répétés de Séoul à participer à ce qu'il présentait comme les "jeux de la paix", laissant filer les dates limites pour l'enregistrement des athlètes.

Puis, au Nouvel An, M. Kim a contre toute attente annoncé qu'il était prêt à envoyer ses sportifs au Sud, déclenchant un intense processus diplomatique.

Pyongyang a accepté de dépêcher chez son rival une délégation composée outre des sportifs, de pom-pom girls, d'artistes et de cadres divers. Les deux parties sont convenues de défiler ensemble sous la bannière de l'unification à la cérémonie d'ouverture et de former une équipe commune de hockey sur glace féminine.

Un signe d'apaisement qui ne fait toutefois pas l'unanimité.

Les opposants au gouvernement l'accusent d'avoir fait trop de concessions au Nord et ce faisant, d'avoir privé certains de ses propres athlètes du rêve olympique.

Certains accusent aussi le Nord de chercher à obtenir des concessions tandis que la presse rapporte qu'il va célébrer l'anniversaire de la création de son armée régulière avec un imposant défilé militaire, à la veille de l'ouverture des JO.

- Et la Russie ? -

Une chose est sûre en tous cas: dans sept jours, le drapeau blanc ornée de l'effigie bleu pâle de la péninsule coréenne flottera donc à Pyeongchang.

On ne peut pas en dire autant du drapeau russe, qui sera absent pour la première fois de l'histoire, englué dans un scandale de dopage sans précédent, même si l'annulation totale par le TAS des sanctions à l'encontre de 28 sportifs russes a bousculé la donne, jeudi.

"En théorie, certains des 28 sportifs dont la suspension à vie a été levée peuvent prétendre à une participation aux JO de Pyeongchang. Leur participation devra au préalable être soumise à un panel du CIO", a en effet précisé à l'AFP un porte-parole du TAS.

Et même si le CIO s'est montré inflexible sur le fait que ces sportifs n'iraient pas en Corée du Sud, les septs jours à venir peuvent désormais offrir bien des surprises.

"L'AMA comprend que cette décision va provoquer de la consternation et de la frustration parmi les sportifs", a ainsi réagi l'Agence mondiale antidopage.

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