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JO-2020/Skateboard: Horigome fait entrer le monde de la rue dans la cour olympique

De la rue au sommet de l'Olympe: le skateboard a fait une entrée remarquée dimanche aux Jeux olympiques de Tokyo avec la consécration du Japonais Yuto Horigome, dans la catégorie la plus prisée de ce sport, le street, à coups de figures acrobatiques particulièrement techniques et créatives.

A 22 ans, Horigome est devenu le premier champion olympique de l'histoire du skateboard dans le park vide de public de l'Urban Sports Park Ariake de Tokyo, installé dans l'arrondissement de Koto où le skateur est né.

Champion du monde en juin dernier à Rome, Horigome était très attendu dans son pays et il n'a pas failli en finale pour collecter 37,18 points et la médaille d'or, devant le Brésilien Kelvin Hoefler (36,15 pts) et l'Américain Jagger Eaton (35,35 pts), qui a éclipsé son compatriote et superstar du street, Nyjah Huston, seulement septième (26,10 pts).

Côté français, la médaille a échappé de peu à Vincent Milou, champion d'Europe 2019, qui s'est classé 4e (34,14). Aurélien Giraud, N.6 mondial qui s'était présenté en finale avec le meilleur score des qualifications, a terminé 6e (29,09).

Horigome, qui vit à Los Angeles comme de nombreux skaters, a excellé en street, l'une des deux disciplines proposées aux JO avec le park (ou bowl). En street, le skater doit enchaîner des tricks (figures) très techniques sur des modules rappelant le mobilier urbain comme des rampes, alors qu'en park, les figures sont aériennes et livrées dans une cuvette profonde avec des reliefs.

- Le fameux "Ollie" -

Le titre s'est joué sur deux runs de 45 secondes chacun, suivis de cinq tricks (le tout, à tour de rôle), en ne prenant en compte que les trois meilleures notes.

Casquette sur la tête - le casque n'est obligatoire que jusqu'à 18 ans -, les écouteurs dans les oreilles pour skater en musique et le tee-shirt ample, les garçons ont survolé les escaliers reproduits dans l'aire de jeu à coups de "ollie", la base en skateboard depuis quarante ans.

En 1982, Rodney Mullen a lancé en street le fameux "Ollie", une figure qui consiste à décoller avec sa planche sans la tenir.

Les skateparks ont alors commencé à se développer alors que les skateurs étaient accusés de dégrader le mobilier urbain et qu'ils dérangeaient car trop bruyants avec leur planche.

- Retour à la vraie vie -

Le skateboard se veut avant tout un mode de vie, à l'esprit libre et sans contrainte. Une attitude qui a séduit de nombreuses marques extérieures au milieu ces quinze dernières années. Le skateboard est devenu très tendance, fait vendre et captive une bonne partie de la jeunesse. Le Comité international olympique (CIO) y a vu une façon de rajeunir son audience.

L'entrée au programme olympique comme sport additionnel a scindé la communauté.

"Certaines personnes considèrent le skateboard comme un vrai sport, d'autres non. Ca m'est égal comment on appelle ce sport, mais tout ce que je peux dire c'est que c'est très différent des autres sports, c'est très individuel, chacun a son propre style et fait des tricks différents", avait confié à l'AFP Nyjah Huston.

"Les gens ne savent pas ce qu'est le skate, peut-être qu'ils vont prendre ça avec plus de sérieux grâce aux Jeux olympiques", avait-il ajouté.

L'Américain s'est dit dimanche impatient de revenir à "la vraie vie du skateboard", c'est-à-dire faire des vidéos, partir en tournée pour ses sponsors, skater avec les copains.

Le graal d'un skateur n'est pas les JO, mais avoir une planche à son nom, ce qui fait de lui un "pro". L'or a tout de même bel et bien fait le bonheur de Horigome.

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