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(Belga) Les entreprises indiquent, lors d'une enquête menée par l'Economic Risk Management Group (ERMG), qu'elles envisagent de licencier un chômeur temporaire sur cinq environ. Cela signifie que jusqu'à 180.000 travailleurs sont susceptibles de perdre leur emploi.
Malgré la reprise progressive de l'économie, les entreprises sondées continuent en grande partie de faire état d'une demande languissante qui pèse sur le redressement. Au total, 2.675 entreprises et indépendants ont répondu à cette sixième enquête coordonnée par la BNB et la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB). Cette enquête a été envoyée mardi dernier, afin qu'elle puisse refléter l'évolution à la suite de la première phase du déconfinement entamée la veille, le 4 mai. Malgré cette reprise de l'industrie et de certains services liés aux entreprises, "la perte moyenne de chiffre d'affaires rapportée par les entreprises belges n'a jusqu'ici affiché qu'une légère amélioration", relève l'ERMG. "Lorsqu'on prend en compte la taille de l'entreprise et le poids des branches d'activité dans la valeur ajoutée, les entreprises interrogées font état d'une baisse du chiffre d'affaires de 29 % par rapport à la situation précédant la crise." Pour six entreprises sondées sur 10, ce qui freine principalement la reprise, c'est la demande insuffisante. Concernant l'emploi, le système de chômage temporaire s'est révélé être "un stabilisateur important", mais il est censé prendre fin le 30 juin (la ministre Muylle veut le permettre jusqu'au 1er septembre, mais aucune décision n'a encore annoncée, NDLR). Il ressort des réponses des entreprises interrogées que, si la grande majorité des chômeurs temporaires reprendraient le travail auprès de leur employeur, un sur cinq environ pourrait tout de même être licencié. En se basant sur l'estimation du nombre de chômeurs temporaires que l'Onem a effectuée en mars, cela signifie que quelque 180.000 travailleurs risquent de perdre leur emploi à "relativement court terme", c'est "près de 6% du nombre total de travailleurs dans le secteur privé". Les branches d'activité les plus sévèrement touchées sont le secteur des "arts, spectacles et activités récréatives" avec 40% de travailleurs salariés qui risquent le licenciement, et l'horeca avec 17%. Concernant les indépendants, 9% d'entre eux évoquent un risque de faillite probable ou très probable. "L'effet peut s'avérer important à ce niveau: pour information, on dénombrait 825.000 travailleurs indépendants en Belgique à la fin de 2019." (Belga)