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La Bourse de Paris, inquiète pour la croissance, accuse le coup (-0,70%)

La Bourse de Paris a fini dans le rouge (-0,70%) vendredi, rattrapée par les craintes d'un essoufflement de la croissance mondiale après le discours inquiet de la BCE jeudi et des statistiques économiques continuant à témoigner d'une dégradation de la conjoncture.

L'indice CAC 40 a reculé de 36,70 points à 5.231,22 points, dans un volume d'échanges nourri de 4,05 milliards d'euros. La veille, il avait perdu 0,39%.

Au cours de la semaine écoulée, il a perdu 0,60%. Ses gains depuis le 1er janvier s'élèvent à 10,58%.

La cote parisienne a fait grise mine dès l'ouverture, creusant ses pertes après la publication d'un effondrement surprise des créations d'emplois américaines.

"Aujourd'hui la réalité macroéconomique nous rattrape un petit peu et le marché s'en inquiète de manière assez compréhensible, ce qui explique qu'il baisse", a résumé auprès de l'AFP Guillaume Garabédian, responsable de la gestion conseillée chez Meeschaert Gestion Privée.

D'autant qu'il "n'a plus le carburant des résultats d'entreprises", dont les publications touchent à leur fin, "donc l'attention des investisseurs va désormais se focaliser sur la réalité macroéconomique et les évolutions dans la guerre commerciale", a-t-il poursuivi.

Or sur ces deux fronts, "nous sommes dans une phase de temporisation où il n'y a pas encore de nouvelles catastrophiques mais cela n'avance plus", ce qui freine logiquement des marchés désormais en manque de carburant, a estimé M. Garabédian.

En matière macroéconomique, la BCE a délivré jeudi "un message très prudent et assez pessimiste sur l'économie", selon lui.

N'attendant plus que 1,1% de croissance en 2019 pour l'ensemble de la zone et 1,6% en 2020 (contre 1,7% pour ces deux années lors des prévisions de décembre), la BCE a repoussé à 2020 au plus tôt le moment de relever ses taux d'intérêt, alors qu'elle se fixait jusqu'à présent "l'été 2019" pour horizon.

Elle a également annoncé le lancement d'une nouvelle vague de prêts géants et bon marché aux banques.

"Tout le monde s'attendait à un discours accommodant" de l'institution de Francfort, "mais là nous avons eu un discours inquiet de la BCE qui sort un peu l'artillerie lourde préventivement", générant "un peu plus de stress sur les marchés", a souligné M. Garabédian.

En outre, les statistiques publiées aux Etats-Unis, en Chine, en Allemagne, "montrent que nous avons un réel ralentissement donc cette somme de signaux légitime les inquiétudes qu'on pourrait avoir sur la croissance future" et donc les bénéfices à venir des entreprises, a-t-il complété.

L'économie américaine, qui avait créé en janvier un nombre record d'emplois sur un an à cause de la fermeture partielle des services administratifs (shutdown), n'a créé le mois dernier que 20.000 postes, le plus faible niveau depuis septembre 2017.

De leur côté, les exportations de la Chine se sont effondrées de plus de 20% en février, tandis que ses importations ont aggravé leur repli.

En Allemagne, les commandes passées à l'industrie ont nettement baissé sur un mois en janvier. La production industrielle française a pour sa part augmenté de 1,3% pour le même mois.

Sur le front de la guerre commerciale, "après avoir connu une vraie embellie et des signaux qui permettaient d'avoir un espoir d'accord rapide, finalement nous voyons que les choses se tempèrent", et "les questions restent toujours sans réponse", a jugé M. Garabédian.

Le président américain Donald Trump a brandi vendredi la menace de ne pas signer d'accord commercial avec la Chine si les deux pays ne parvenaient pas à élaborer un bon texte réglant leurs différends.

  1. Euronext CAC40

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