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La société d'auteur Scam publie lundi seize propositions pour la réforme de l'audiovisuel public en cours de préparation, et plaide notamment pour la suppression totale de la publicité sur les chaînes de France Télévisions.
"Nous sommes la première organisation professionnelle à publier un +vrai+ document", se félicite Hervé Rony, directeur général de la Scam (Société civile des auteurs multimédia), qui a envoyé ces propositions au Président, au gouvernement et à des parlementaires.
Sans la suppression de la pub, qui influe nécessairement sur la programmation, "la question des missions et d'une politique de l'offre ne sera jamais réglée complètement", estime la Scam. Elle propose une suppression progressive qui serait compensée sur plusieurs années, notamment par une augmentation de la redevance (à 150 euros) payée par tous les foyers fiscaux.
"Le rapport à l'audience de France Télévisions n'est pas très éloigné de celui de TF1", déplore Hervé Rony, qui estime que "les programmes du groupe public ne se se distinguent pas assez de ceux des chaînes privées", citant comme exemple à suivre les antennes de Radio France.
Parmi les propositions, une clarification de l'offre éditoriale où France 2 serait une chaîne "multithématique et non plus généraliste", c'est-à-dire qu'"au lieu de chercher des programmes qui plaisent à toute la famille, construire une grille avec des thématiques où chacun trouve son compte", explique Hervé Rony, donnant comme exemple de thématiques l'information, le divertissement, le documentaire, le sport et la fiction.
La Scam préconise un changement de gouvernance, avec des patrons de l'audiovisuel public nommés par leur conseil d'administration et un rôle plus important donné au CA qui fixerait les grandes orientations stratégiques.
La composition des CA serait repensée en intégrant un tiers de personnalités issues du monde de la création (producteurs, auteurs...).
"Aucun président de France télé n'a vu son mandat renouvelé, c'est bien la preuve qu'il y a un problème", souligne le directeur de la Scam, qui n'est pas favorable à la mise en place d'une holding commune, l'une des pistes envisagées par le gouvernement.
"Laissons s'opérer des synergies, et si elles fonctionnent on pourra à ce moment-là envisager une holding commune", estime-t-il.
Il regrette par ailleurs le "manque de concertation" d'un processus qu'il juge "très flou" sur cette réforme dont le calendrier vient d'être assoupli, avec des premières propositions repoussées à juin (contre fin mars initialement). Le texte doit être prêt pour fin 2018.