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La Turquie critique les sanctions américaines contre l'Iran

La Turquie a vivement critiqué mardi les sanctions américaines à l'égard de l'Iran, estimant que ces mesures qualifiées de "dangereuses" menaçaient l'"équilibre" du monde.

"Nous ne trouvons pas que ces sanctions soient bonnes. Pour nous, ces sanctions sont des sanctions qui visent à bouleverser l'équilibre du monde", a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan.

"Elles sont contraires au droit et à la diplomatie. Nous ne voulons pas vivre dans un monde impérial", a ajouté M. Erdogan qui s'exprimait devant les députés de son parti à Ankara.

L'administration de Donald Trump, qui avait claqué la porte en mai de l'accord de 2015 censé empêcher l'Iran de fabriquer la bombe atomique, a terminé lundi de rétablir toutes les sanctions levées après sa signature.

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a par ailleurs dévoilé une liste de huit pays autorisés, pendant encore six mois au moins, à continuer d'acheter du pétrole à Téhéran: la Chine, l'Inde et la Turquie (les premiers importateurs de brut iranien avec l'Union européenne), ainsi que le Japon, la Corée du Sud, Taïwan, l'Italie et la Grèce.

Avant M. Erdogan, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu avait, lui aussi, tiré à boulets rouges sur les sanctions américaines, lors d'un déplacement mardi à Tokyo.

"Tout en demandant aux Etats-Unis une dérogation, nous avons été très francs avec eux sur le fait qu'il n'est pas judicieux d'acculer l'Iran. Isoler l'Iran est dangereux et punir le peuple iranien est injuste", a déclaré M. Cavusoglu.

"La Turquie est contre les sanctions, nous ne pensons pas qu'un résultat peut être obtenu par des sanctions", a-t-il ajouté. "Je pense qu'au lieu de sanctionner l'Iran, il est beaucoup plus utile de dialoguer sérieusement avec lui et de l'impliquer".

Les nouvelles sanctions ont déclenché l'ire de Téhéran et le président iranien Hassan Rohani a déclaré que son pays avait l'intention de les "contourner avec fierté".

L'accord sur le nucléaire iranien avait été conclu à Vienne le 14 juillet 2015 entre l'Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni), plus l'Allemagne.

Il a permis de mettre fin à des années d'isolement de Téhéran en levant une partie des sanctions économiques internationales. En échange, l'Iran a accepté de limiter drastiquement son programme nucléaire afin de garantir qu'il ne cherche pas à se doter de l'arme atomique. Mais le 8 mai dernier, Donald Trump a annoncé le retrait des Etats-Unis de cet accord et le rétablissement des sanctions contre l'Iran.

Malgré le départ des Etats-Unis, les autres signataires de l'accord de 2015 se sont engagés à tout faire pour le préserver et pour que l'Iran ne le quitte pas à son tour. Les inspecteurs internationaux ont affirmé à moult reprises que Téhéran respectait ses engagements en la matière.

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