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La situation des indépendants pendant cette crise du coronavirus est au centre des préoccupations politiques. Les différentes régions du pays ont ainsi instauré des aides financières afin d'aider les commerces ayant dû fermer leurs portes en raison du confinement pour combattre l'épidémie de coronavirus. La plupart des indépendants auront droit à un revenu de remplacement ("droit passerelle"), plus de 260.000 s'étaient déjà inscrits ce jeudi 2 avril et les premiers paiement devaient arriver rapidement. Mais les Régions ont aussi proposé une indemnité. De 5000 euros en Wallonie. De 4000 à Bruxelles. Cependant, elles ne sont données que dans certains secteurs d'activités et sous certaines conditions.
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Laurent a appris qu'il ne recevrait pas la prime bruxelloise et nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous. Ce dernier est le propriétaire d'un atelier de couture installé depuis des années dans un centre commercial bruxellois. Son commerce fonctionnait tout à fait correctement, raconte-t-il, et il avait engagé une couturière à temps plein. "Nous arrivions sans trop de problèmes à payer notre loyer, de l'ordre de 1700€ par mois. Tout allait bien pour nous", raconte-t-il. Puis le coronavirus et les mesures pour limiter sa propagation sont arrivés. "Au départ, nous ne devions fermer que les weekends", se souvient Laurent. Mais peu de gens ont continué à fréquenté le centre commercial. "Le premier jour, nous n'avons eu que 17€ en caisse". Laurent était donc soulagé lorsque le confinement complet a été mis en place et que son magasin ne pouvait désormais plus ouvrir du tout. Il s'attendait à ce que cette fermeture obligatoire le rende éligible à la prime promise par la région bruxelloise d'un montant de 4000 euros. Mais cela n'est pas le cas.
"Nous avions déjà subi les attentats et les travaux du centre commercial. Maintenant, c'est le coronavirus..."
Lorsqu'il a sollicité le 1819, en charge des indépendants à Bruxelles, Laurent a appris la mauvaise nouvelle: "Nous n'avons droit à rien", résume-t-il, car "nous ne rentrons pas dans les secteurs concernés par la prime."
Laurent est dans l'incompréhension et le ressentiment: "Nous avons aussi un loyer à payer, des charges fixes à assumer. L'atelier ne tourne que grâce à ses rentrées. Comment je fais maintenant pour payer mes charges ? Je suis dégoûté". D'autant qu'il estime que son affaire se remettait à peine de deux autres événements compliqués. "Nous avions déjà subi les attentats et les travaux du centre commercial. Maintenant, c'est le coronavirus...", regrette-t-il, expliquant avoir vu son chiffre d'affaire chuter après les attaques terroristes du 22 mars 2016, de même qu'avec les travaux entrepris par le centre commercial. "Certains grands magasins sont partis, ils n'en pouvaient plus. Nous sommes restés mais c'était compliqué", témoigne Laurent.
Selon lui, sans aide financière, il sera impossible de relancer son commerce. "Le bailleur a accepté de repousser le loyer d'un mois. Ce n'est pas un problème, mais si la crise se prolonge et que l'on reste fermé, comment est-ce que l'on va payer ?", s'inquiète Laurent.
A l'heure actuelle, les activités sont totalement à l'arrêt. S'il dispose d'une activité complémentaire, Laurent s'inquiète du risque d'effondrement de son commerce.
Une prime sous conditions
L'indemnité de la région bruxelloise est réservée à des secteurs précis et à certaines conditions:
- Avoir dû fermer ses postes sur base de l'arrêté ministériel du 23 mars, ce qui signifie d'avoir été contrait de fermer pour des raisons légales.
- L'entreprise doit avoir moins de 50 employés en équivalent temps plein.
- L'entreprise doit évoluer dans un des secteurs figurant dans cette liste.