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Le chef des services secrets militaires belges se confie à RTL: "On fait un effort continu"

Nos journalistes Jean-Pierre Martin et Steve Damman ont interrogé en exclusivité le nouveau patron des services secrets militaires belges, le SGRS. Ce service est passé au travers de nombreuses informations durant la période des attentats et il a été critiqué. Désormais, sur recommandation de la commission d'enquête parlementaire, le SGRS collabore étroitement avec la Sûreté de l'Etat, les services secrets civils. Le chef du SGRS se confie sur le travail de son service.

C'est l'un des endroits les plus secrets de Belgique: le quartier général du Service général du renseignement militaire et de la sécurité. Le SGRS dépend de la Défense. Ses effectifs et son organigramme ne peuvent pas être dévoilés. Son chef est un général trois étoiles, ancien pilote de F-16: le lieutenant-général Claude Van De Voorde.

Il explique à nos journalistes tout ce qui a changé depuis les attentats du 22 mars 2016. "On a été pris par les événements, avant les attentats c'était l'idée du 'need to know', cela veut dire que je ne vous donne les infos que quand je suis vraiment sûr que vous avez besoin de ces infos. Maintenant, la mentalité c'est: plus le 'need to know', mais le 'need to share' (NDLR: besoin de partager), l'obligation de s'informer et de dire 'moi j'ai ces infos, qu'est-ce que toi tu as', et les mettre ensemble", explique Claude Van De Voorde.

Ce sont via les contacts internationaux d'abord qu'on rentre en contact avec des Belges sur place, des foreign terrorist

Dans les bureaux ultra-sécurisés de la Défense se trouvent des analystes, des traducteurs, des spécialistes du cyber-terrorisme. Ils traquent des organisations et des individus suspects. Sur le terrain, ils sont déployés aux côtés des forces spéciales ou des soldats en mission. Pour l'instant, des agents sont inclus à Bagdad dans la coalition internationale pour identifier des djihadistes. "Ce sont via les contacts internationaux d'abord qu'on rentre en contact de temps en temps avec des Belges sur place, des foreign terrorist fighters (NDLR: des combattants terroristes étrangers). C'est donc via cette coalition internationale qu'on s'inscrit là-dedans, car nos nombres sont toujours limités, pour avoir le plus d'informations", confie le patron du SGRS.


Le pire est passé, plus jamais d'attentat? "Ça je ne dirai jamais"

L'organisation terroriste Etat islamique est en partie vaincue en Irak et en Syrie, mais elle se reconstitue ailleurs, et l'idée du califat survit. Notre journaliste Jean-Pierre Martin a demandé à Claude Van De Voorde s'il pouvait dire à la population belge que le pire était passé et que ce type d'attentat ne se reproduirait plus. "Ça je ne dirai jamais. Mais on fait tout pour que ça ne se reproduise jamais. On fait un effort continu pour trouver, et pour mettre en carte le réseau complet. Je crois qu'on doit rester vigilant. Il y aura peut-être de nouveaux inspirés qui peuvent commettre les mêmes attaques. Donc il faut rester vigilant", répond le chef du SGRS.

Pour rappel, c'est sur base des renseignements militaires, mais aussi des informations de la Sûreté de l'Etat, qui dépend quant à elle du ministère de la Justice, que l'OCAM analyse la menace en matière de terrorisme.

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