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Le Premier ministre tchèque Babis demande la levée de son immunité

Le Premier ministre tchèque Andrej Babis a demandé mardi la levée de son immunité parlementaire pour montrer qu'il rejette les accusations de fraude portées contre lui, alors qu'il doit solliciter bientôt la confiance des députés, sans grand espoir de l'obtenir.

Le cabinet minoritaire de M. Babis a été nommé à la mi-décembre par le président Milos Zeman, son allié politique, après que son mouvement centriste ANO eut obtenu 78 sièges sur 200, lors des législatives des 20 et 21 octobre.

Le Premier ministre, deuxième fortune du pays selon Forbes, est poursuivi en justice pour avoir séparé temporairement en 2007 une de ses entreprises, de son groupe Agrofert, pour pouvoir bénéficier de subventions européennes aux PME.

M. Babis, magnat de l'industrie chimique et alimentaire, rejette ces accusations et demande la levée de son immunité, réclamée également par la police.

"Nous voulons démontrer que cette affaire est montée de toutes pièces", a-t-il déclaré mardi matin, après avoir été entendu par les membres de la commission parlementaire en charge des mandats et de l'immunité.

Les débats sur le vote de confiance sont prévus mardi en début d'après-midi. Il n'était pas certain cependant que le vote intervienne le même jour car les députés devaient se pencher en même temps sur l'immunité parlementaire de M. Babis.

Les huit autres partis présents au sein d'une chambre basse très fragmentée ont fait savoir qu'ils n'allaient pas soutenir le cabinet Babis, composé de membres d'ANO et de plusieurs ministres sans étiquette.

La Constitution tchèque prévoit jusqu'à trois tentatives de former un gouvernement, les deux premières étant pilotées par le président et la troisième par le chef de la chambre basse, poste occupé actuellement par Radek Vondracek, membre d'ANO.

Le président Zeman a précisé qu'il allait en charger une nouvelle fois M. Babis, mais qu'il lui demanderait de s'assurer le soutien d'au moins 101 députés (sur 200 au total), avant sa nomination.

La formation du gouvernement est compliquée par l'élection présidentielle, à laquelle M. Zeman est candidat.

Connu pour ses opinions pro-russes et hostiles à l'immigration musulmane, M. Zeman dont le mandat s'achève le 8 mars, est arrivé samedi en tête du premier tour du scrutin avec 38,56%.

Il a devancé l'ex-patron pro-européen de l'Académie des Sciences Jiri Drahos (26,60% des suffrages), mais ce dernier part légèrement favori pour le second tour, les 26 et 27 janvier, grâce aux reports de voix attendus.

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