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Un accord a été trouvé sur les modalités de réouverture du secteur horeca, a-t-on appris vendredi auprès de la ministre de l'Emploi et de l'Economie, Nathalie Muylle. Les établissements devront fermer leurs portes à minuit et une distance physique d'1,5 mètre devra être respectée. Dans les cafés, les clients devront donner leurs coordonnées à l'entrée pour permettre le traçage des clients. Cela est-il envisageable? Clairement pas selon Diane Delen, présidente de la Fedcaf (Fédération des cafés de Belgique).
"C'est hallucinant. Nous savons très bien que les clients n'ont pas envie de s'identifier car c'est une atteinte à la liberté. Chacun veut garder sa vie privée pour lui. les petits cafés sont le centre culturel de l'ouvrier. Nous avons énormément de chômeurs, de gens qui sont sur la mutuelle, des gens qui sont au CPAS. Tous ces gens-là fréquentent des petits cafés de quartiers ou de campagnes. Donc le fait qu'ils doivent s'identifier pour aller dans un établissement, ils vont se dire 'Je suis chômeur, qu'est-ce qui va se passer? Je vais être noté. Peut-être que d'aller au café, je ferai mieux de trouver du travail. Ces clients ne viendront pas", dénonce la responsable sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche.
On parle d'un virus qui n'est pas mort
Pour le chercheur en épidémiologie et membre du GEES, Marius Gilbert, la transmission de données privées est relative. "C'est le cafetier lui-même qui reçoit l'information et la conserve pendant 15 jours. S'il n'y a pas eu de personne malade, cette information ne bougera pas. Imaginez une situation où vous avez un café ou restaurant, une personne contracte une infection le lendemain ou dans les deux jours qui précèdent. Cette personne était contagieuse au moment où elle était dans le café. Donc on va passer un coup de fil au tenancier et lui demander quelles autres personnes y étaient", indique-t-il.
Pour le ministre Denis Ducarme, cette mesure est essentielle pour éviter une relance de l'épidémie sur notre territoire. "On parle d'un virus qui n'est pas mort. Par contre, il a fait près de 10.000 morts en Belgique et continue d'en faire. Donc ça implique que cette réouverture de l'horeca doit pouvoir se faire avec des conditions que l'on aime pas mais qu'on va devoir prendre quand même. Car il s'agit de se protéger les uns les autres", insiste-t-il.