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Les services de renseignement belges présentent leur nouveau plan: "La mentalité a complètement changé"

La vigilance doit rester de mise face à l’extrémisme islamiste. Dans son rapport annuel, le patron de la Sûreté de l'Etat lance l'avertissement et affirme que les différents services de renseignement vont collaborer plus étroitement. Un nouveau plan national a vu le le jour aujourd'hui, 20 ans après l'adoption de la loi sur les services de renseignement.

32 mois après les attentats du 22 mars 2016, la menace pèse toujours sur la Belgique. Elle est continue. "Nous avons eu affaire à des attentats d'ampleur, mais nous avons aussi dû subir des attaques ou des actes individuels, qui participent aussi au terrorisme et à la terreur", indique Pascal Petry, administrateur général adjointe de la Sûreté de l'Etat, soit le service de renseignement civil. "La menace vient maintenant de 360 degrés. A l'époque, c'était assez facile: l'adversaire c'était l'Union Soviétique, alors que maintenant la menace peut venir de partout", explique Claude Van De Voorde, chef du Service Général du Renseignement et de la Sécurité (SGRS), le service de renseignement militaire belge.


Une hausse considérable de l'activité des services de renseignement

Un rapport d'activité des services de renseignement est assez inhabituel, mais il démontre bien que le travail est colossal. En 2017, la Sûreté de l'Etat effectue plus de 126.000 vérifications. C'est pratiquement le double par rapport à 2014 (70.000). 6.400 enquêtes de sécurité sont menées, c'est un tiers de plus qu'en 2014 (3.858).

L'un des rôles des services de renseignements civil et militaire, c'est de contrôler les individus qui doivent exercer des fonctions sensibles. "Certaines personnes doivent obtenir un document particulier qui attestent qu'elles sont des personnes 'secure' pour faire certains métiers. La Sûreté de l'Etat, comme d'autres services, est impliquée dans l'analyse et de l'enquête qui doit dire si cette personne est 'secure' ou pas", précise Pascal Petry.

La mentalité a complètement changé

Le flux d'information est important. La collaboration entre les différents services est primordiale. C'est la base du nouveau plan stratégique national du renseignement. "À l'époque, il y avait un esprit: 'Ce que j'ai comme information, je garde ça pour moi, et je te donne mes informations quand tu en auras besoin'. Maintenant la mentalité a complètement changé", confie Claude Van De Voorde. "Depuis quelques semaines déjà, les collègues du SGRS (NDLR: renseignements militaires) travaillent tous les jours avec nous, par exemple dans nos équipes de filature, et dans le courant du mois de janvier, un certain nombre de collaborateurs du SGRS vont venir aussi travailler avec nous en matière de contre-terrorisme", ajoute Pascal Petry.

L'échange d'informations se fait aussi avec les partenaires étrangers. Les pays touchés par des attentats partagent leurs expériences et tirent des conclusions.

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