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La zone OCDE (l’Organisation de coopération et développement économique) a observé entre 2017 et 2018 une diminution des impôts sur le travail. Un recul léger sur l'ensemble des pays de la zone, mais nettement plus marqué en Belgique. Moins d'impôts à payer pour les employeurs, est-ce que cela veut dire qu'ils vont mieux payer leurs employés et en engager plus? Probablement. Mais est-ce une bonne chose pour le citoyen lambda? Pas forcément.
La Belgique reste le pays le plus taxé de l'OCDE (deuxième le plus imposé d'Europe derrière la France) si l'on considère l'impôt sur le revenu et les cotisations sociales payées par l'employeur et l'employé. Grosso modo en Belgique, 50% du salaire payé par un employeur file dans les caisses de l'Etat.
Légère diminution de la pression fiscale
Cette diminution de l'impôt est imputable au gouvernement actuel. Via le tax shift notamment, ce gouvernement a fait diminuer légèrement la pression fiscale sur les travailleurs.
Si le travail est moins taxé, les employés gagnent plus. Par contre, il y a moins d'argent dans les caisses de l'Etat pour les services publics. Des coûts qui peuvent alors se reporter directement sur les citoyens (diminution des remboursements de soins de santé, du chômage,...). Le défi pour un Etat est de trouver le juste milieu entre services publics et impôts.
Une classe moyenne qui s'effrite
La classe moyenne représente en Belgique 3/4 du financement de l'Etat et ses structures. C'est donc la part la plus importante des cotisations. La sensation pour cette catégorie de travailleurs d'être le portefeuille de l'état n'est donc pas prête de se dissiper. "C'est là qu'il y a le plus grand groupe de personnes générant de l'activité économique et des revenus. Donc, c'est forcément vers ce groupe qu'il faudra aller chercher les moyens", souligne Philippe Ledent, économiste chez ING, au micro de Guillaume Fraikin. Selon lui, alléger la pression fiscale de la classe moyenne en allant chercher plus d'impôts chez les plus riches sera loin d'être suffisant.
Le problème c'est que cette classe moyenne diminue. 70% des personnes de la génération "Baby-Boom" (nées à la fin 2ème guerre mondiale) faisaient partie de la "classe moyenne" lorsqu'elles avaient 20 ans. Seuls 60% de la génération Y (nés dans les années 80 et 90) en font aujourd'hui partie. En outre, cette catégorie de personnes s'appauvrit d'année en année selon l'OCDE qui demande d'ailleurs aux états de la préserver pour préserver l'économie.