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Au terme d'une visite de deux jours dans les Vosges, Emmanuel Macron a plaidé jeudi pour "une ruralité active", basée sur "le soutien à des projets de terrain", alors que ses opposants le critiquent pour son "mépris des territoires".
Dans la France rurale, "tout ne va pas si bien mais tout ne va pas si mal non plus", a déclaré le chef de l'Etat à Mirecourt, dernière étape de son déplacement entamé mardi après-midi dans les Vosges. "Collectivement, il ne faut pas que nous nous installions dans un esprit de défaite. Un territoire ne va pas quand il n'y a pas de projets", a-t-il ajouté devant la presse.
Il a pour cela défendu "une ruralité active" basée sur une approche "réactive" de l'Etat dans le soutien aux "projets de terrain publics ou privés".
"Je crois très peu aux débats théoriques sur ce sujet car il y a des ruralités. Il y a des territoires qui gagnent des habitants, d'autres qui en perdent...", a-t-il expliqué, mettant en avant l'opération "Coeur de ville" destinée à revitaliser le centre de 222 villes moyennes avec un budget de cinq milliards d'euros sur cinq ans.
Emmanuel Macron est qualifié par certains de ses opposants de "président des villes", de la "France des territoires méprisée" selon Laurent Wauquiez, le patron de LR.
"Je n'ai pas à conquérir à la ruralité. Moi je fais, je suis le président de la France", a insisté le président.
Se félicitant de "l'accueil formidable" reçu dans les Vosges, il est revenu sur ses échanges houleux avec un groupe de cheminots grévistes la veille. "Il est normal, quand on transforme un pays, que certaines catégories, qui s'étaient habituées à ce qu'on ne bouge jamais les choses, ne soient pas forcément d'accord. Mais j'ai reçu un mandat des Français", a-t-il dit.
Jeudi matin, Emmanuel Macron a rencontré des collégiens de Mirecourt engagés dans un projet pour promouvoir "les petits déjeuners équilibrés" basés sur des produits bio et locaux.
Il a rappelé l'objectif d'avoir 20% de produits bio en restauration collective publique en 2022 (50% en comptant les produits locaux ou sous signe de qualité).
Il s'agit, a-t-il insisté, de "construire la souveraineté alimentaire" de la France, qui importe actuellement "un milliard d'euros de produits bio" par an, "ce qui est fou".
Le chef de l'Etat a quitté les Vosges en milieu de matinée pour rejoindre Berlin, où il doit s'entretenir avec Angela Merkel de l'avenir de la zone euro.