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Attentats de Bruxelles: les accusés pourraient-ils boycotter le procès "par solidarité" à Ali El Haddad Asufi qui se dit maltraité?

Le procès des attentats terroristes de Bruxelles s’est ouvert cette semaine. Mais au troisième jour du procès, cinq accusés ont décidé de quitter la salle d’audience. Ils dénoncent leurs conditions de transfert: mise à nu pour les fouilles, de la musique hard rock dans les oreilles et un accusé aurait perdu connaissance après une clé de bras d’un policier.

Ali El Haddan Asufi s'est vivement opposé à son transfert en direction de la salle d'audience de la cour d'assises, selon un procès-verbal établi jeudi matin par la police de Bruxelles. L'accusé avait demandé jeudi matin à recevoir une assistance médicale après avoir expliqué au début de l'audience avoir été étranglé par un policier lors de son extraction de la prison de Haren en vue de son transfert au Justitia. 

Il avait également expliqué avoir perdu connaissance. Un médecin légiste désigné par la présidente de la cour d'assises, Laurence Massart, a estimé que l'accusé présentait des blessures compatibles avec les faits qu'il disait avoir subis.

Jonathan De Taye, avocat de Ali El Haddad Asufi, accusé de soutien logistique aux auteurs des attentats, s'est exprimé sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche. "Mon client ne s'est jamais plaint. Il a collaboré à l'enquête pendant 6 ans. Il a comparu pendant un an au procès de Paris. Et à ce procès, il y avait également des mesures de sécurité et également des fouilles à nu et des transferts délicats. Il y avait également un isolement en prison. Ici, le problème, c'est la méthode et la manière", précise l'avocat.

"Ce qui est révélateur, c'est l'agression dont il a été victime. Il s'est plaint en audience publique. Le jour même, il est menacé par un homme cagoulé, le lendemain, il est étranglé jusqu'à l'évanouissement par un homme cagoulé (NDLR: un membre de la police)."

Jonathan De Taye insiste sur le fait que son client "veut participer à son procès".

Les accusés pourraient-ils boycotter le procès "par solidarité" à Ali El Haddan Asufi ?

Les victimes attendent beaucoup de l'explication des accusés, explique l'avocat. "Ce n'est pas une dénégation de la souffrance des victimes que du contraire. Et à Paris, un accusé avait décidé de faire droit au silence, qui est monsieur Sofiane Ayari, et qui a libéré sa parole après avoir entendu les victimes".

Sur la question de savoir si son client pourrait garder le silence par protestation, Jonathan De Taye répond que "personne ne peut dire ce qui se passera demain, mais qu'il y a une volonté de parler et de participer au procès de la part de, je le pense, tous les accusés, et c'est ce qui est malheureux". Il précise qu'il n'y a aucun doute à avoir là-dessus. 

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