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"J'avais tout prévu, l'enterrement, les funérailles": Calixte, 20 ans, a pensé mettre fin à ses jours, le ministre de la Santé réagit à son témoignage

Invité de l'émission "C'est pas tous les jours dimanche" de ce 14 mai, le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, était présent pour annoncer une série de mesures qui rentreront en vigueur le 1er juillet. L'objectif est d'aider et d'assurer un meilleur suivi pour les jeunes rencontrant des problèmes psychiatriques. Selon une enquête, la proportion de jeunes qui ont des pensées suicidaires a augmenté ces dernières années.

Depuis plusieurs années, les Belges sont toujours plus nombreux à être à bout. Cela est notamment le cas chez les plus jeunes ainsi que les adolescents. Il faut dire qu'entre la crise économique, le conflit en Ukraine et le covid, les dernières années n'ont pas été des plus réjouissantes. Selon une grande enquête HSBC menée auprès de 20.000 belges, nos jeunes sont aujourd'hui 22,3% à avoir des pensées suicidaires. Il y a quatre ans, ce chiffre était de 17,4%.

Je me suis dit que la seule solution était de partir

Calixte, jeune étudiante de 20 ans, était présente sur le plateau afin de livrer son témoignage sur une période sombre de sa vie. La jeune fille a notamment voulu se suicider, car elle ne supportait plus la situation qu'elle vivait. "J'étais constamment sous pression. Je voulais être parfaite dans tous les domaines et à un moment, mon cerveau m'a clairement dit : 'Là, j'en ai marre'. Je me suis dit que la seule solution, c'était de partir, rejoindre ceux qui étaient partis dans ma famille".

Elle raconte également comment elle en est venue à écrire des lettres d'adieu à ses proches. "J'avais tout prévu, l'enterrement, les funérailles", témoigne-t-elle. Heureusement, aujourd'hui, la situation s'est amélioré pour la jeune fille. "Ça va de mieux en mieux", raconte-t-elle.

Une augmentation des effectifs et un meilleur suivi 

Calixte a interpellé le ministre de la Santé pour demander un meilleur accompagnement après l'hospitalisation. "Il faut faire en sorte que les hôpitaux suivent mieux. (...) J'ai moi-même été hospitalisée pendant 3 semaines, mais après cela, on m'a lâché dans la nature. Je n'ai plus eu aucun suivi de l'hôpital. Heureusement que j'avais un médecin traitant que j'adore et une psychologue qui me suit depuis quelques années parce que sinon, je retombais complètement dans la dépression", explique l'étudiante.

Conscient de la situation, Frank Vandenbroucke promet d'agir, et ce, dès le premier juillet. C'est à partir de cette date qu'il va mettre en application plusieurs réformes pour aider à la prise en charge et l'accompagnement des personnes souffrant de dépression. "Pour ce qui concerne les soins de santé mentale, je crois qu'il faut vraiment investir, ce que nous faisons déjà, mais aussi organiser autrement", explique-t-il.

"Nous avons déjà pris des initiatives en la matière, mais je peux déjà annoncer que nous allons, dès le premier juillet, rendre possible un renforcement significatif de nos équipes mobiles (équipes qui peuvent organiser des soins de longue durée dans leur milieu de vie) pour jeunes et adolescents). (...) Dès le premier juillet, nos équipes mobiles pour des soins de longues durées pourront augmenter leurs moyens de 50%. Il y a actuellement dans nos équipes mobiles (pour soins de longue durée), l'équivalent de 107 emplois temps plein. Ce chiffre va passer à 161". 

Dans un communiqué de presse concernant ce sujet, le ministre précise : "Le budget actuel des équipes mobiles de soins de longue durée est de 14,5 millions d'euros par an. Avec cet investissement supplémentaire de 6,8 millions d'euros par an, les équipes mobiles de soins de longue durée seront désormais renforcées de 50%".

Toujours dans le communiqué, le ministre explique également que, "En outre, la réforme des soins primaires devrait nous permettre de déceler les problèmes beaucoup plus rapidement, afin d'offrir aux enfants et aux adolescents des soins appropriés beaucoup plus rapidement et de les orienter vers une aide spécialisée si nécessaire".

Un secteur qui revient de loin 

Présente également sur le plateau, Caroline Depuydt, psychiatre et administratrice de l'ABSYM (Association Belge des Syndicats Médicaux), a tenu à avertir sur les difficultés que rencontre également le personnel au sein des unités. "Il faut aussi se rendre compte que les adultes, ils ne vont pas bien non plus. Donc les parents, les éducateurs, les soignants à bout de souffle, tout cela participe aussi à une difficulté de la prise en charge", explique-t-elle.

Elle a notamment appuyé sur un chiffre peu enthousiasmant : "Jusqu'à 30% de nos hospitalisations sous contraintes ont moins de 25 ans. C'est extrêmement inquiétant et cela montre aussi qu'il faut effectivement mettre les moyens partout et qu'il faut poursuivre ça".

Le débat en entier à voir ci-dessous :

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