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Vincent Van Quickenborne revient sur l'attaque de Schaerbeek: "Quand l'assaillant est arrivé à l'hôpital, il n'était pas suspect, il était patient"

Vincent Van Quickenborne, le Ministre de la Justice, était l'invité de C'est pas tous les jours dimanche de ce 13 novembre. Il est revenu sur l’attaque de Schaerbeek.

Comment expliquer que Yasine M. n’ait pas été arrêté ou gardé à l’hôpital après avoir dévoilé ses intentions au commissariat? Pour le Ministre, l’évidence est ailleurs: quand on dit qu’on va commettre un crime et qu’on veut être aidé, c’est que ne va pas commettre le crime. "Monsieur s’est présenté jeudi matin, il avait l’air très confondu à ce moment-là, il a fait des déclarations comme quoi il voudrait commettre un attentat mais ne le voulait pas, qu’il lui fallait de l’aide. Il a été arrêté, fouillé, on n’a pas trouvé d’arme puis la police a contacté le parquet, avec le magistrat de garde qui a pris contact avec le magistrat du terrorisme à Bruxelles puis ils ont vérifié et récolté des informations", détaille le ministre de la Justice. "Premièrement, depuis sa libération de prison en 2019, est-ce qu’il a commis des faits criminels, la réponse est non. Il est dans la liste OCAM, est-ce qu’il y avait des informations inquiétantes sur cette personne-là? La réponse était non. On a pris aussi contact avec le service antiradicalisme de son lieu de domicile et sur base de ces éléments-là et parce qu’il s’est présenté lui-même au commissariat, ils ont décidé de le renvoyer vers le centre psychiatrique." Des explications qui ne semblent pas convaincre tout le monde puisque les éléments apparaissent désormais comme annonciateurs évidents de la suite.

Pourquoi les renseignements anti-radicalisme n’ont-ils pas suffi pour éveiller les soupçons ? Yasine M. était pourtant bel et bien suivi pour son passif radical. "Au bout de six ans de suivi pendant son incarcération, on a estimé qu’il n’y avait pas vraiment de menace". A sa sortie de prison, il a été suivi par deux services antiradicalisme. Le problème pourrait venir d’un problème de communication entre services et institutions? "Informellement, on sait que c’est que c’était une personne vue comme psychiatrique mais formellement il fallait un flux plus automatique de cette information", justifie-t-il. Autrement dit, tout ce dossier ne contenait assez d’informations évidentes pour se méfier de Yasine M.

"Je n'ai pas autorité sur la police" 

Autre problème soulevé par C’est pas tous les jours dimanch : une fois amené à l’hôpital Saint-Luc, l’établissement n’est pas prévenu de sa radicalité et la police le laisse à l’accueil. Un comportement qui respecte la procédure mais qui soulève certaines questions. "Quand la personne a été menée à l’hôpital, à ce moment-là, elle n’était pas suspecte, c’était un patient. Il demandait de l’aide, la police l’accompagne jusqu’aux infirmiers, à ce moment-là qu’est-ce qui a été dit  L’enquête va le prouver et ce n’est pas au ministre de la Justice de le décider. "Je suis ministre de la Justice donc je n’ai pas autorité sur la police. Il faut connaître tous les éléments de l’enquête : qu’est-ce qui a été dit, qu’est-ce qui n’a pas été dit?", avance Vincent Van Quickenborne.

Une commission mixte Justice et affaires d’état intérieure a lieu ce lundi. Elle déterminera la responsabilité de chacun notamment grâce au rapport demandé par Vincent Van Quickenborne. "J’espère que ça nous rendra plus de clarté."

 

 

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