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Les tests de Mathieu: que vaut le dernier Galaxy S24, ce "petit" smartphone de Samsung ?

Plus raisonnable dans ses dimensions, le premier prix de la nouvelle (haute) gamme S24 en deviendrait presque une bonne affaire. Et comme ses grands frères les S24 Plus et Ultra, il veut montrer toute son intelligence (artificielle). Voici mon avis après une semaine de test. 

Traditionnellement, durant le mois de janvier, Samsung lance la nouvelle année des smartphones. Tout est devenu assez cyclique, finalement, dans la présentation des flagships, ces appareils 'vitrines' qui tirent toute la gamme vers le haut. Samsung en janvier, Apple en septembre, Google en octobre. Et puis entre les deux, les autres marques essaient aussi de créer l'événement, comme Xiaomi (ce sera pour le Mobile World Congress de Barcelone) en février, OnePlus qui a suivi de peu Samsung, etc. 

J'ai pu essayer le Galaxy S24 (899€) dès sa sortie, durant une semaine. Et voici mon avis sur ce "petit" smartphone. Car oui, à côté du très premium Galaxy S24 Ultra, du grand Galaxy S24 Plus, Samsung continue de proposer une version 'standard' de taille moyenne, permettant d'être glissé dans toutes les poches. Et en fait, il a raison...

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Petit, et moins cher

Alors que la plupart des smartphones Android, même à bas prix, deviennent des dalles de 7" (18 cm environ) de diagonale, certains font de la résistance. J'ai nommé Apple (l'iPhone 15 se contente de 6,1") et donc, Samsung (le S24 de base est doté d'un écran de 6,0", ou 6,2" si on compte le rectangle complet, sans retirer les bords arrondis - soit 15,5 cm environ). Moi qui utilise majoritairement des smartphones de grande taille (plutôt 7"), j'ai été séduit par la taille raisonnable du S24. 15 cm, c'est assez large pour regarder des vidéos sans se dire qu'elles sont petites, et assez petit pour se glisser dans la poche d'un jeans. On devrait donc être raisonnable, finalement. Seuls les joueurs pourraient me contredire, car plus on a d'espace sur un écran tactile, plus on peut y placer des commandes et des zones d'interaction précises. Ceux-là devront ajouter 249€ ou 549€ (!) pour s'offrir un S24+ (6,7") ou un S24 Ultra (6,8"). Quand je vous disais qu'il fallait être raisonnable...

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A part la taille de l'écran, le S24 a bien entendu d'autres limites, mais elles sont souvent légères. Le 24+ a un écran mieux défini (3120 x 1440 pixels contre 2340 x 1080), il est forcément plus lourd (196 grammes contre 167) et sa batterie est plus imposante (4.900 mAh contre 4.000). Le S24 Ultra est encore plus grand, un peu plus puissant, il intègre un stylet et un capteur photo supplémentaire de 200 MP qui permettra de s'amuser avec le zoom avant et après la prise de vue. 

A bien y réfléchir, le S24 à 899€ est... une bonne affaire.

La guerre de l'IA a-t-elle du sens ? 

Le Galaxy S24, comme l'iPhone 15 ou le Pixel 8 de Google, n'est clairement pas une révolution. On n'invente pas la roue chaque année. C'est une itération très légère au niveau du look. J'apprécie le design minimaliste, qui rappelle l'iPhone d'ailleurs: deux dalles plates, quelques protubérances de capteurs photo à l'arrière et un cerclage plus "plat" et moins courbé. Tout cela permet des bordures très réduites, la sensation d'immersion est exceptionnelle, même sur le "petit" modèle. 

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Comme toute entreprise qui veut rester parmi les plus innovantes, Samsung cède aux sirènes marketing de l'intelligence artificielle (IA, ou AI en anglais). Ainsi, sans surprise, la communication principale autour des S24 est qu'ils sont les premiers "AI phone" et que "Galaxy AI est là". Le géant sud-coréen répond ainsi à Google qui, lors de la sortie du Pixel 8 Pro l'automne dernier, mettait également en avant ses fonctionnalités "intelligentes". J'ai utilisé ces deux smartphones pendant plusieurs semaines, en tant qu'appareil principal, et je peux vous le dire: le commun des mortels n'utilisera ses fonctions que de manière anecdotique

De quoi parle-t-on au juste ? Chez Samsung, un peu comme chez Google d'ailleurs (les technologies se chevauchent et parfois, Samsung utilise celle de Google), on évoque beaucoup la retouche photo. Il est effectivement assez facile d'entourer/sélectionner un élément de la photo, et ensuite de le supprimer ou de le déplacer, l'IA comblant de manière très efficace le "trou" laissé sur la scène : 

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Samsung évoque également la traduction instantanée d'une conversation entre deux personnes parlant des langues différentes (en mode doublage) via son application Téléphone ; un assistant de retranscription intelligente d'un enregistrement audio (ça fonctionne bien) et le fameux "entourer pour chercher" (made by Google, d'ailleurs, Samsung l'indique) qui permet, par exemple à partir de ce qui est affiché sur l'écran du téléphone (image, photo, site web), de sélectionner un objet et d'avoir des infos à son sujet. 

C'est pas mal, ça a demandé beaucoup de développement et de connexions entre plateformes IA, mais dans la vie de tous les jours... Soyons concrets: ces 4 ou 5 fonctions, avec le Pixel 8 Pro ou le Galaxy S24, je ne les ai utilisées de manière intuitive (donc en dehors de mes tests) qu'à 3 ou 4 reprises ces derniers mois. 

La guerre des fonctionnalités IA intégrées aux smartphones est donc avant tout une histoire d'image de marque et... d'ego. Google et Samsung (Apple reste en retrait à ce sujet, et il a raison) veulent montrer à Microsoft qu'il n'y a pas que ChatGPT sur terre, et qu'eux aussi, ils ont de l'intelligence un peu partout. Même si ce ne sont que des gadgets à l'heure actuelle. 

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Et le reste ? 

Bien entendu, avec Samsung, vous ne prenez pas de risque. Il faut mettre le prix, mais vous aurez probablement le meilleur matériel Android du moment: finition, qualité dingue de l'écran AMOLED hyper lumineux, excellentes photos, puissance en suffisance, étanchéité complète IP68, son stéréo et bonne batterie. Au niveau des critiques, elles restent les mêmes: la surcouche logicielle de Samsung est lourde et parfois envahissante (compte Samsung en plus du compte Google, magasin d'applications parallèle, applications maisons telles que le navigateur, etc) ; tandis que, contrairement aux concurrents chinois, Samsung continue de livrer ses smartphones sans chargeur : il faudra trouver le modèle compatible le plus puissant, il parait que ça plafonne à 45W (c'est deux fois moins rapide que chez OnePlus, Oppo et Xiaomi). 

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