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Amazon a dégagé 7,8 milliards de dollars de bénéfice net au deuxième trimestre, 48% de plus qu'il y a un an, un résultat porté par le commerce en ligne et le cloud qui ne faiblissent pas, même avec la levée des restrictions sanitaires.
Le géant des technologies perdait pourtant 7% en Bourse après la clôture de Wall Street jeudi, à cause d'un chiffre d'affaires à 113 milliards, en hausse de 27%, mais inférieur de 2 milliards aux prévisions des analystes.
"Nous avons eu du mal à évaluer l'impact du Covid sur notre activité ces derniers trimestres" a expliqué Brian Olsavsky, directeur financier du groupe, lors d'une conférence aux analystes.
"Nous avons généralement dépassé nos propres prévisions (...) mais le fait que les gens se vaccinent a joué: ils bougent plus, ils ne font plus leurs courses seulement sur internet, ils passent plus de temps dehors et moins à faire du shopping, et c'est très bien" a-t-il continué.
Cela n'a pas empêché Amazon de capitaliser sur son "Prime Day", une opération promotionnelle annuelle qui dure deux jours sur son site de e-commerce et vise les abonnés à sa formule Prime, comprenant des livraisons gratuites en 24 heures et d'autres avantages.
"Dans vingt pays, les abonnés Prime ont dépensé plus et économisé plus lors de ce +Prime Day+ que pendant tout autre auparavant, achetant 250 millions de produits", affirme le groupe de Seattle dans son communiqué de résultats.
Selon eMarketer, en 2021, les ventes mondiales de la plateforme vont croître de plus de 26% à 626,6 milliards de dollars, soit 12,7% du marché global de l’e-commerce.
Ces soldes ont aussi largement bénéficié à des revendeurs tiers, a précisé la firme, régulièrement accusée d'écraser la concurrence sur une plateforme où elle commercialise aussi ses propres appareils et biens de consommation.
- Cloud et espace -
Fin mai, le procureur de la capitale américaine Washington a lancé des poursuites contre Amazon, qu'il accuse d'empêcher les commerçants de vendre leurs produits moins chers ailleurs que sur son site.
Ces pressions politiques et les critiques récurrentes d'associations au sujet des conditions de travail dans les entrepôts de la société n'entament pas son succès commercial.
Amazon s'est d'ailleurs offert fin mai le studio hollywoodien quasi-centenaire Metro-Goldwyn-Mayer pour 8,45 milliards de dollars. Ce catalogue va lui permettre d'étoffer considérablement Prime Video, son service de streaming compris dans l'abonnement.
L'appétit pour le cloud, ou informatique à distance, ne diminue pas non plus, même avec la levée progressive des restrictions sanitaires, grâce aux besoins des entreprises en stockage et traitement informatique des données.
AWS, la division de cloud d'Amazon, leader mondial du secteur, a réalisé 14,8 milliards de dollars de revenus, soit 37% de plus qu'il y a un an à la même période.
L'entreprise a récemment remporté une victoire majeure dans ce domaine, qui laisse présager de nouveaux débouchés lucratifs.
Le ministère de la Défense américain a ainsi annulé début juillet le mégacontrat de cloud de 10 milliards de dollars attribué en 2019 à Microsoft au détriment d'Amazon.
Il prévoit à la place d'engager plusieurs compagnies, à commencer par les deux concurrents.
Le nouveau patron du groupe est d'ailleurs Andy Jassy, auparavant directeur d'AWS.
Jeff Bezos, le fondateur du site qui a commencé comme librairie en ligne il y a 27 ans, lui a passé les commandes au début du mois, tout en restant président du conseil d'administration.
Il entend ainsi se consacrer plus avant à d'autres projets, et vient d'ailleurs de réaliser son rêve d'aller dans l'espace à bord du premier vol habité de sa société de tourisme spatial, Blue Origin.