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"Je jure de gouverner avec amour et autodérision": couronne fleurdelisée, sceptre en bois et manteau d'hermine, Vincent Ier a été couronné prince d'Hélianthis samedi en la citadelle de Blaye (Gironde), promettant de faire prospérer ce royaume imaginaire dédié au patrimoine local.
Vêtu de noir et écharpe rouge en bandoulière, le prince Vincent a prêté serment devant une centaine de personnes et des dignitaires d'autres micronations comme la Principauté d'Aigues-Mortes (Gard), la République du Saugeais (Doubs), le Grand-Duché de Kuragon (Marne) ou la Principauté de Shedingeh (Italie).
Sur le tapis rouge déployé dans la nef du couvent des Minimes, église désacralisée du XVIIe siècle, ont défilé une vingtaine de ces pseudo-États non reconnus qui essaiment à travers le monde pour promouvoir des causes ou des territoires.
"Je jure de maintenir la longévité de la principauté de culture et d'humour, d'y gouverner avec amour, sans modération et avec autodérision, de promouvoir la beauté de nos paysages", a promis le souverain, de son vrai nom Vincent Merchadou, juriste âgé de 28 ans.
Régnant depuis la création d'Hélianthis en 2013, après cooptation par les autres membres de la principauté (ses amis du lycée), le prince s'est vu remettre les "regalia", insignes du couronnement conçus par des artisans de Blaye, cité de 5.000 habitants à 40 km au nord de Bordeaux.
- "Longue vie au prince" -
Outre la couronne en laiton, rehaussée de mosaïques et bordée d'hermine, "Son Altesse Sérénissime" a reçu le manteau princier, l'orbe en céramique et le sceptre orné de grappes de raisin dorées, allusion au vignoble local, et surmonté d'une échauguette sculptée, clin d’œil aux murailles de la citadelle Vauban, inscrite au Patrimoine mondial de l'Unesco.
Le trône doré du prince, tendu de velours cramoisi, était surmonté de petites échauguettes, ces guérites saillantes bâties aux angles des forteresses.
Le couronnement, solennel mais "pas trop sérieux", a été précédé d'un concert médiéval rendant hommage au troubadour Jaufré Rudel, figure de l'histoire locale et surnommé "le Prince de Blaye".
"Longue vie au prince et longue vie à la principauté", a clamé Emmanuelle Miller, vigneronne et grand-maître de la Connétablie des vins de Blaye qui présidait la cérémonie, sous les applaudissements de l'assistance.
L'événement avait été annoncé en grande pompe comme le "premier couronnement micronational organisé en présence de public et d'autres micronations". "Le roi Charles (couronné à Londres début mai, NDLR) nous a un peu devancés mais il a plus de budget!", a ironisé Vincent Ier auprès de l'AFP.
Au terme de la cérémonie, qui a requis deux ans de préparation et un "boulot de dingue" selon le prince, les invités ont été conviés à un cocktail dans le cloître du couvent. Au menu, figues de Bourg, pralines de Blaye et, évidemment, des vins du Blayais.