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"J'ai été scolarisée en même temps que le terroriste": très émue, Elsa revient dans son ancien lycée à Arras en soutien aux élèves et professeurs

Au lendemain de l'attaque qui a coûté la vie à un enseignant et fait trois blessés à Arras, en France, des élèves viennent se recueillir au lycée Gambetta. La profession d'enseignant est en deuil: "On a perdu un membre de notre famille. C'est très dur de se dire qu'on fait un métier que l'on aime, on n'est pas enseignant par hasard. On est enseignant parce que c'est un métier qui nous tient à cœur et malheureusement, c'est un métier où on peut se sentir aussi en danger, comme on l'est aujourd'hui", confie une enseignante. 

Camille, 17 ans, est élève dans cette école. Il a presque tout vu. "J'ai vu dans la cour, j'ai vu l'assaillant qui a tué le professeur", dit-il. Le professeur décédé, Monsieur Bernard, était l'un de ses enseignants. "C'était une personne très à l'écoute, très gentille, qui est prêt à aider quoi qu'il arrive, qui a sauté dessus [sur l'assaillant] pour essayer de l'empêcher justement d'entrer. C'est quelqu'un qui est prêt à se sacrifier pour nous. Donc c'est touchant", confie Camille. 

Elsa, 20 ans, fréquentait le lycée Gambetta. "J'ai été scolarisée en même temps que... le terroriste", glisse-t-il, avec émotions. "C'est ça qui fait bizarre, en fait... C'est de me dire que c'est un lieu qu'on connaît. On connaît tout, en fait. Les vidéos qu'on a vues, ce sont mes salles de cours, c'est notre cour, c'est ça qui est très dur. C'est hyper déroutant. Je voulais passer pour avoir une pensée aux élèves, aux anciens profs... Et c'est vraiment compliqué. Je ne vous cache pas que c'est très dur", poursuit la jeune femme, les larmes aux yeux et la voix tremblante.

Elle se montre très émue face à notre caméra. Pour elle, ce n'est pas juste l'école qui est choquée, mais "tout Arras." 

Pour Victoire, 17 ans, passer par la cellule psychologique est primordial. Pendant 3 ans, elle avait été l'élève de Monsieur Bernard, le professeur de français poignardé. "Nous l'aimions tous, tous ceux qui l'avaient eu. Je n'ai même pas eu le temps de le remercier, ou lui dire au revoir. Et pour moi, venir ici, ça symbole ça entre guillemets", dit-elle. 

Après ces événements tragiques, les cours du samedi ont laissé place au chagrin et au réconfort.

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