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La rédaction de l'hebdomadaire français JDD a reconduit jeudi sa mobilisation contre l'arrivée à sa tête de Geoffroy Lejeune, journaliste marqué à l'extrême droite, entamant son 35e jour de grève dans un contexte de négociations rompues avec la direction.
La grève a été votée à 98% (94 pour, 2 contre, 6 ne se prononcent pas), a indiqué la Société des Journalistes (SDJ) dans son communiqué quotidien.
Elle se prononcera vendredi sur la suite du mouvement qui pourrait une nouvelle fois empêcher la parution du journal dominical. La mobilisation du JDD est inédite par sa durée, en 75 ans d'existence du journal. Celui-ci n'est pas paru depuis cinq week-ends.
La rédaction organise par ailleurs un rassemblement vendredi à 10H00 à proximité du ministère de la Culture à Paris. Elle entend ainsi interpeller la ministre Rima Abdul Malak et "l'exhorter à faire évoluer au plus vite la loi pour garantir l'indépendance éditoriale des rédactions".
Les grévistes du JDD souhaitent que la direction renonce à la nomination de Geoffroy Lejeune, "dont les valeurs sont en totale contradiction avec celles" de leur titre, et veulent obtenir "des garanties d'indépendance juridique et éditoriale".
Beaucoup d'observateurs voient dans la nomination de M. Lejeune la main du milliardaire Vincent Bolloré dont le groupe Vivendi doit avaler Lagardère, propriétaire du JDD, de Paris Match et de la radio Europe 1, après une offre publique d'achat réussie.
M. Lejeune doit prendre ses fonctions au JDD le 1er août et remplacer Jérôme Béglé, lui-même nommé directeur général de la rédaction de Paris Match, a annoncé lundi soir la direction de Lagardère.
