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En France, la majorité présidentielle a appelé mardi la présidente de l'Assemblée nationale à sanctionner les députés de gauche ayant participé samedi à Paris à un rassemblement interdit contre les violences policières.
Environ 2.000 personnes, dont une dizaine de députés La France Insoumise (LFI, extrême gauche) et Europe Ecologie-Les Verts (EELV), avaient marché samedi à Paris en mémoire d'Adama Traoré, jeune homme noir de 24 ans mort il y a sept ans peu après son interpellation par des gendarmes. Le rassemblement avait été interdit par la préfecture de police, invoquant les récentes nuits de violences urbaines à travers le pays.
"Tout membre de l'Assemblée se livrant à des manifestations troublant l'ordre peut faire l'objet de peines disciplinaires", ont écrit mardi les trois présidents des groupes du camp présidentiel - Aurore Bergé (Renaissance), Jean-Paul Mattei (MoDem) et Laurent Marcangeli (Horizons) - dans une lettre à la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet.
Il ne s'agit pas d'"un trouble à l'ordre public" mais d'"un trouble dans le bon fonctionnement des débats" à l'Assemblée nationale, a rétorqué en conférence de presse le député socialiste Arthur Delaporte.
Les trois signataires de la lettre demandent une saisine du Bureau de l'institution pour décider d'éventuelles sanctions.
Ils dénoncent le fait que les "députés portaient à cette occasion leur écharpe tricolore et maintenaient leur présence à une manifestation au slogan de +tout le monde déteste la police+", en citant nommément des élus, à l'instar de la présidente du groupe LFI Mathilde Panot ou encore de l'écologiste Sandrine Rousseau.
Le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, lui a répondu qu'il trouvait "scandaleux" que les députés présents n'aient pas quitté la manifestation alors que la police était critiquée. "Participer à une manifestation interdite est une infraction", a-t-il souligné, suggérant à M. Lopez-Liguori de faire un signalement.