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Signé Giltay: Emmanuel Macron esseulé en France après ses propos sur l'envoi de troupes au sol en Ukraine

Alors que Vladimir Poutine a agité, ce jeudi, la menace de l'arme nucléaire contre l'OTAN dans son discours à la Nation, Emmanuel Macron est aujourd'hui très esseulé. 68% des Français désapprouvent sa proposition d'envoyer, si nécessaire, des troupes au sol pour soutenir l'Ukraine. 

Le sondage publié par Le Figaro ce matin est sans appel. 77% des Français sont inquiets face à la guerre en Ukraine et 68% pensent qu'Emmanuel Macron a eu tort d'évoquer comme une option l'envoi de troupes au sol. Ce rejet se retrouve dans toutes les couches de la société française et dans tous les partis. Les plus opposés sont les fidèles du Rassemblement National de Marine Le Pen, 83%. Pour le reste, les chiffres s'établissent entre 59% pour les socialistes et 67% pour les insoumis, en passant par les 66% des Républicains. Seul "Renaissance", le parti du Président l'approuve à 69%. Bref, c'est au mieux une incompréhension, au pire un flop.

Les choses sont claires, personne ne veut aller mourir pour Kiev. On a vu ces derniers jours que la plupart des Européens y étaient eux aussi opposés, les Allemands en tête. Et même en Belgique, le Premier ministre a exclu l'envoi de soldats belges. En fait, il n'y a qu'un leader qui a pris Emmanuel Macron au sérieux, c'est Vladimir Poutine. Il a compris que les paroles de Macron ne devaient pas être prises au pied de la lettre. Mais que ça voulait dire, nous souhaitons la victoire de l'Ukraine et nous serons prêts à prendre tous les moyens possibles.

C'est pourquoi hier, le Tsar a répété que lui n'hésiterait pas à utiliser ses bombes atomiques. Rappelons au passage que dans l'histoire, ceux qui ont voulu envahir la Russie l'ont payé très cher. Devant de tels propos à Moscou, on pense évidemment à Napoléon et à Hitler. Il faut comprendre que pour les Russes, la guerre n'est pas aussi extraordinaire que pour nous. Chez eux, elle est presque perpétuelle et j'allais dire presque essentielle. Elle fait partie de l'histoire impériale, mais aussi de l'histoire soviétique. Et à l'école, les petits Russes apprennent la courageuse résistance de leurs aînés au siège de Sébastopol en 1855 ou à celui de Stalingrad en 1943. Tchétchénie, Abkhazie, Géorgie, Ukraine et demain peut-être Transnistrie.

La Russie a toujours une guerre en cours et même quand elle subit des revers comme en Afghanistan, tout est fait pour en effacer les traces. Les archives militaires disparaissent mystérieusement. Il faut en être conscient. Les Russes méprisent les Tsars faibles et Poutine le sait. Sachons-le également, baisser la tête n'est pas une solution. Sa victoire en Ukraine serait notre défaite.

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