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Une plateforme mondiale de pédocriminels démantelée en France: un retraité mis en examen et incarcéré

Un retraité de 64 ans a été mis en examen et incarcéré vendredi, soupçonné d'avoir créé et animé une plateforme mondiale de pédocriminalité sur le darknet, qui a été démantelée, a indiqué vendredi le parquet de Paris, confirmant une information du Parisien.

"Il s'agit de la première plateforme du darknet qui a ainsi pu être démantelée en matière de pédo-pornographie en France", a précisé le parquet.

Cet homme, interpellé mardi à Strasbourg par l'Office des mineurs, a été mis en examen pour "administration d'une plateforme en ligne pour permettre une transaction illicite, détention, diffusion, enregistrement/fixation, d'image de mineur présentant un caractère pédopornographique et corruption de mineur par une personne mise en contact avec la victime par un réseau de communication électronique (dite "grooming"), a détaillé le parquet.

Il est également poursuivi pour "agression sexuelle incestueuse sur mineur par un ascendant majeur" et a été placé en détention provisoire.

Le suspect, inconnu jusqu'alors pour ce genre de faits, "se voit reprocher non seulement les échanges d'images illicites, mais aussi l'administration" de cette plateforme d'échanges entre pédocriminels, a détaillé le parquet. 

Au domicile de ce retraité, un informaticien selon une source proche de l'enquête, ont été saisis "dix ordinateurs et 200 disques durs, qui vont désormais devoir être exploités", a précisé le parquet.

L'homme a été identifié grâce à "la coopération internationale, notamment avec Europol, (qui) a en effet permis de découvrir l'identité réelle de celui qui se dissimulait derrière des pseudonymes sur des forums d'échanges sur Tor", un réseau du darknet.

Une enquête a été ouverte à la section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris.

L'interpellation de cet homme "a également permis de découvrir des faits d'agression sexuelle, de violences sur mineurs de 15 ans, de corruption de mineurs dont il est directement soupçonné, commis dans son entourage proche", selon le parquet. 

Il est également soupçonné d'avoir contacté "plusieurs adolescentes par l'interédiaire de réseaux électroniques, notamment en Belgique et en Allemagne, pour leur proposer des échanges illicites", a-t-il ajouté.

L'infraction "d'administration d'une plateforme en ligne pour permettre une transaction illicite a été créée par la loi du 24 janvier 2023, et est réprimée de cinq ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende", a précisé le parquet.

Cette nouvelle infraction "réprime le fait, pour un opérateur de plateforme restreinte à des usagers utilisant l'anonymat ou ne respectant pas les obligations du code de la consommation, de permettre sciemment la cession de produits illicites sur celle-ci".

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