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Disparus des Deux-Sèvres: un ami incarcéré pour "enlèvement et séquestration"

Trois mois après la disparition d'un couple dans les Deux-Sèvres, l'enquête s'est accélérée jeudi avec la mise en examen d'un ami du couple pour enlèvement, tandis que deux autres hommes sont en garde à vue, mais le mystère reste entier sur le sort des disparus.

Leslie Hoorelbeke, 22 ans, et Kevin Trompat, 21 ans, n'ont plus donné signe de vie depuis la nuit du 25 au 26 novembre à Prahecq, bourg de 2.000 habitants proche de Niort. Un chien de la jeune femme s'est également volatilisé.

Un homme a été mis en examen pour "enlèvement et séquestration non suivis d'une libération volontaire" et placé en détention provisoire, a annoncé jeudi soir le parquet de Poitiers dans un communiqué, sans évoquer un éventuel mobile.

Cet homme âgé d'une vingtaine d'années avait été interpellé mardi en Vendée au domicile de son père, qui a été perquisitionné comme celui de sa mère dans les Deux-Sèvres.

Ami des disparus, il devait les héberger dans une maison de Prahecq la nuit de leur disparition.

Selon le procureur de la République à Poitiers, Cyril Lacombe, qui avait ouvert une information judiciaire de nature criminelle fin décembre, deux autres hommes sont actuellement entendus à Niort par les gendarmes chargés de l'enquête.

De source proche de l'enquête, la disparition du couple pourrait être en partie liée à un trafic de stupéfiants impliquant certains des protagonistes de l'affaire.

- Relevés téléphoniques -

Le 5 janvier, le suspect mis en examen avait participé à une battue organisée à Prahecq par la famille de Kevin Trompat et avait évoqué la soirée de la disparition devant des journalistes.

"Kevin avait toujours les clés de chez moi. Moi, je vivais plus chez moi, je vis en camion. Ils sont venus sur les coups de 17h30, on s'est vus. Ils avaient la patate, on rigolait bien ensemble. Ensuite je suis parti chez mon frangin et à une soirée techno", avait-il alors déclaré, ajoutant qu'il ne croyait pas à une disparition volontaire du couple.

Sa mère avait assuré par la suite de son innocence dans la presse, assurant que le vendredi soir, son fils "participait à une rave party à La Crèche", à une quinzaine de kilomètres au nord, et qu'il n'était pas revenu à Prahecq avant le dimanche.

Problème : le relevé des communications téléphoniques du jeune homme ont montré qu'il était bien revenu voir ses amis dans le village durant la soirée et qu'il avait échangé des messages avec Leslie Hoorelbeke jusque tard dans la nuit.

"C'était les amis de mon fils. Il me parlait parfois de Leslie qu'il considérait comme sa petite sœur mais ça s'arrête là", a expliqué le père du suspect cette semaine, tandis que la piste d'une revanche amoureuse était également évoquée dans la presse.

- 10.000 euros -

Un deuxième homme, interpellé mercredi durant la garde à vue du premier suspect, est originaire de Puyravault, en Charente-Maritime.

C'est dans ce village, le 8 décembre, que des affaires appartenant au couple disparu, notamment une brosse à cheveux de la jeune femme et un brevet de sécurité routière de son compagnon, avaient été trouvées dans un conteneur de recyclage de vêtements.

Selon Le Courrier de l'Ouest, son téléphone et celui du mis en examen ont "borné" aux mêmes endroits et aux mêmes moments la nuit de la disparition.

Sa garde à vue a été prolongée de 24h00, a indiqué le parquet.

Une troisième personne, âgée de 23 ans et "en lien" avec le mis en examen, a également été placée en garde à vue depuis jeudi matin, selon le procureur, qui n'a pas dévoilé le lieu de son interpellation.

Lors de la battue du 5 janvier à Prahecq, la belle-mère de Kevin Trompat avait dit à des journalistes qu'il "avait pratiquement 10.000 euros sur lui" le soir de sa disparition, une somme qu'elle lui avait apportée à Prahecq, selon elle "pour acheter une voiture".

Elle aussi avait écarté l'idée d'une disparition volontaire du couple. Les proches de Leslie Hoorelbeke n'y ont jamais cru non plus: "La séquestration et l'enlèvement, c'est notre conviction depuis le départ", affirmaient-ils à l'AFP en janvier.

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